Le gouvernement vénézuélien a annoncé le démantèlement d’une cellule criminelle qu’il accuse d’être liée à la CIA et d’avoir projeté une attaque contre l’USS Gravely, destroyer américain stationné à Trinité-et-Tobago. Caracas dénonce une « provocation » de Washington et évoque un plan destiné à justifier une agression contre le régime de Nicolas Maduro.
Les tensions entre les États-Unis et le Venezuela ont franchi un nouveau palier, lundi 27 octobre, après les déclarations du ministre vénézuélien des affaires étrangères, Yvan Gil. Selon lui, les services de sécurité de Caracas auraient démantelé une « cellule criminelle » opérant sur le territoire national et prétendument financée par la CIA. Cette cellule aurait planifié une attaque contre le navire de guerre américain USS Gravely, actuellement amarré à Port-d’Espagne, la capitale de Trinité-et-Tobago, où il participe à des manœuvres militaires conjointes.
Le ministre a dénoncé une « opération sous faux drapeau » destinée, selon lui, à accuser le Venezuela d’un acte de guerre et à offrir à Washington un prétexte pour une intervention militaire. « Sur notre territoire, une cellule criminelle financée par la CIA et liée à cette opération clandestine est en train d’être démantelée », a affirmé Yvan Gil dans un communiqué, ajoutant que les autorités trinidadiennes avaient été informées des soupçons de Caracas.
Cette annonce intervient alors que le président américain Donald Trump a récemment validé une série d’opérations clandestines dans la région caraïbe, officiellement dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic. Depuis le début de septembre, les États-Unis ont revendiqué dix frappes aériennes contre des embarcations présentées comme appartenant à des trafiquants de drogue, causant la mort d’au moins 43 personnes, selon un décompte de l’AFP fondé sur des chiffres du gouvernement américain.
Washington a par ailleurs déployé huit navires de guerre — sept dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique — dans le cadre d’une opération baptisée Enhanced Counter Narcotics Operations, visant notamment le Venezuela et son président Nicolas Maduro, régulièrement accusé par les États-Unis d’être impliqué dans le trafic de stupéfiants.
Le USS Gravely, destroyer lance-missiles de la classe Arleigh Burke, est arrivé samedi à Port-d’Espagne pour y rester jusqu’au 30 octobre. Une présence que Caracas considère comme une « provocation » susceptible de « conduire à une guerre ». Pour le président Maduro, il s’agit d’une nouvelle manœuvre de Washington destinée à déstabiliser son gouvernement. « Ils ont promis de ne plus jamais entrer en guerre et ils en inventent une que nous allons éviter », a déclaré le chef de l’État lors d’une allocution retransmise à la télévision publique.
Si aucune preuve indépendante n’a pour l’heure été présentée par le Venezuela concernant les liens présumés entre la CIA et la cellule arrêtée, ces accusations viennent raviver un climat régional déjà tendu. Entre opérations militaires américaines et rhétorique anti-impérialiste de Caracas, la Méditerranée des Amériques semble redevenir le théâtre d’une confrontation stratégique à haute intensité diplomatique.
Sources :
CNEWS – « Une opération sous faux drapeau » : le Venezuela affirme avoir démantelé une cellule criminelle liée à la CIA qui cherchait à attaquer un destroyer de l’US Navy – lien
AFP – Déclarations d’Yvan Gil et sources diplomatiques (consultées le 27 octobre 2025)
 
								 
															 
		 
							 
							