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Europe : le retour du service militaire face à l’épouvantail russe ?

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Alors que la guerre en Ukraine a bouleversé les équilibres militaires du continent, plusieurs pays européens réinstaurent ou réforment la conscription. La France, elle, privilégie la montée en puissance des réserves et un service militaire volontaire. Tour d’horizon d’un tournant stratégique.

Face à la guerre en Ukraine, les armées européennes redécouvrent l’importance de la mobilisation citoyenne. La conscription, un mot relégué depuis la fin de la guerre froide, fait son retour dans les réflexions militaires, sinon dans les faits.

Du choc ukrainien à la réforme des armées

En 2014, l’annexion de la Crimée par la Russie avait déjà alerté les pays baltes. En 2022, l’invasion de l’Ukraine déclenche une onde de choc plus large. La Lituanie rétablit le service militaire, imitée par la Suède, la Lettonie, la Croatie, la Serbie et le Danemark, qui rallonge la durée de service. Tous partagent un constat : les conflits de haute intensité nécessitent des effectifs massifs, difficilement couverts par les seules armées professionnelles.

Certains États ont choisi la sélection sur profil, comme en Suède, où les conscrits sont choisis non pas en fonction de leur volonté mais de leurs compétences physiques, psychologiques et cognitives. Le service militaire s’y transforme en atout sur un CV.

L’inclusion des femmes progresse

Autre évolution notable : l’élargissement du service militaire aux femmes. En Norvège, Suède et depuis cette année au Danemark, la conscription est mixte. En Autriche, en Finlande ou dans les pays baltes, elles peuvent se porter volontaires. La tendance est claire : former plus, former mieux et former plus largement.

En France, un volontariat renforcé plutôt que la conscription

En France, la conscription a été suspendue en 1997. Malgré le soutien de 53 % des Français à son rétablissement selon un sondage Ipsos, Emmanuel Macron a écarté cette option, jugée trop coûteuse (14,5 milliards d’euros par an hors infrastructures). Le Service national universel (SNU), peu convaincant, pourrait être remplacé par un Service militaire volontaire (SMV), dont les contours restent à préciser.

Le gouvernement préfère miser sur les réserves militaires, aujourd’hui fixées à 45 000, avec pour objectif de les doubler d’ici quelques années. Des profils spécialisés sont particulièrement recherchés dans des domaines clés comme la cybersécurité, la logistique ou le renseignement.

Défense+ : l’armée connectée à la jeunesse

Une application baptisée Défense+, testée dès septembre, permettra de suivre les jeunes appelés tout au long de leur parcours. Inspirée d’outils ukrainiens, elle vise à identifier les profils prometteurs et à créer une relation continue entre les citoyens et les armées, dans une logique de mobilisation ciblée et volontaire.

L’Europe bascule vers une économie de guerre

Cette montée en puissance humaine s’inscrit dans un contexte plus large de réarmement européen. Le sommet de l’OTAN prévu fin juin à La Haye devrait entériner l’objectif de porter les dépenses militaires à 5 % du PIB. L’Allemagne vise 200 000 réservistes contre 33 000 aujourd’hui. La Pologne, en pointe, investit massivement dans les divisions terrestres et introduit l’entraînement militaire dans les lycées.

Source : L’Express.

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