Le ministre de l’Économie Éric Lombard est visé par une enquête du Canard Enchaîné, qui l’accuse d’avoir largement sous-évalué la valeur de ses biens immobiliers dans sa déclaration de patrimoine. Bercy réfute toute irrégularité et invoque le respect des règles de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Dans son édition du mercredi 19 juin, Le Canard Enchaîné met en cause le ministre de l’Économie, Éric Lombard, l’accusant d’avoir déclaré un patrimoine bien inférieur à sa valeur réelle. L’hebdomadaire satirique s’appuie notamment sur deux biens immobiliers mentionnés dans la déclaration du ministre publiée par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Le premier concerne une maison située dans le Morbihan, achetée en 2004 pour 1,8 million d’euros, avec plus d’un million d’euros de travaux déclarés. Pourtant, Éric Lombard affirme aujourd’hui que cette résidence ne vaut plus que 600.000 euros. Une estimation qui surprend Le Canard Enchaîné, qui cite des agents immobiliers évaluant le bien entre 3,5 et 4 millions d’euros.
Face à ces accusations, le ministère de l’Économie a réagi dans un communiqué en publiant l’intégralité des échanges avec la rédaction du Canard. Il précise qu’Éric Lombard ne détient que 50 % du bien et uniquement en usufruit. Cette méthode de calcul serait conforme aux directives de la HATVP, selon Bercy, qui récuse tout acte de dissimulation ou dépréciation volontaire.
Un écart similaire sur un bien parisien
Le journal pointe également un appartement de 180 m² acquis à Paris en 2020 pour 2,8 millions d’euros, mais dont la valeur vénale indiquée dans la déclaration n’est que de 1,4 million. Là encore, le ministère justifie cet écart par la détention de seulement 50 % de l’actif, une précision également disponible sur le site de la HATVP.
Pourtant, Le Canard Enchaîné persiste à dénoncer un écart « significatif » avec les prix du marché, laissant planer un doute sur la sincérité de la déclaration du ministre.
Halmahera : une société florissante mais sans clients ?
Dernier point soulevé par l’enquête : la société Halmahera, dirigée par l’épouse d’Éric Lombard. Selon le journal, cette structure « n’emploie qu’une seule personne », ne déclare « aucun client », mais génère pourtant 6 millions d’euros de dividendes par an. Bercy répond qu’il s’agit d’une société d’investissement détenant des participations via le groupement Greenstock. Aucune influence de la famille Lombard ne serait exercée sur les décisions de ce dernier, selon le ministère.
Alors que la transparence des responsables publics est au cœur des débats, cette affaire pourrait fragiliser la position du ministre. Éric Lombard, nommé en mai 2025 au ministère de l’Économie, a succédé à Bruno Le Maire après un remaniement post-européennes.
Sources : Le Canard Enchainé, Le Figaro.