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Photo : Compte X de Ritchy Thibault.

Un collaborateur de la députée LFI Ersilia Soudais interdit d’accès à l’Assemblée nationale

Le collaborateur parlementaire de la députée La France insoumise (LFI), Ersilia Soudais, a été définitivement interdit d’accès à l’Assemblée nationale. Une décision prise par l’administration du Palais Bourbon après des propos controversés tenus par Ritchy Thibault lors d’une manifestation de soutien à la Palestine début octobre.

Ersilia Soudais, députée de Seine-et-Marne, a vivement contesté cette décision qu’elle qualifie d’« ingérence gravissime » dans un cabinet parlementaire d’opposition. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), la députée a déclaré avoir saisi le bureau de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour contester l’interdiction d’accès de son collaborateur.

La CGT-CP, dans un communiqué, a précisé qu’un gendarme de la Garde républicaine a notifié à Ritchy Thibault l’interdiction définitive d’accès au site parlementaire en tant que collaborateur.

Depuis, Yael Braun Pivot a répondu, évoquant un « potentiel risque de trouble à l’ordre public », sans donner plus d’explications que cela et soulignant une interdiction « proportionnée » selon elle.

Des propos controversés et des plaintes

Ritchy Thibault avait suscité une polémique début octobre lorsqu’il avait lancé lors d’une manifestation pro-palestinienne à Paris : « Le seul chemin dans les rues de Paris, c’est l’intifada ». Ce terme, qui signifie « soulèvement » en arabe, renvoie historiquement aux révoltes palestiniennes en Cisjordanie et à Gaza, déclenchées en 1987 et en 2000. Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, avait pris ses distances avec ces déclarations sans pour autant les condamner explicitement. « Je n’utilise pas ce mot, même si je sais que certains l’utilisent en disant que ça veut dire soulèvement », avait-il déclaré.

Plus récemment, Ritchy Thibault a également été accusé d’« injure publique » par le sénateur LR Bruno Retailleau après avoir qualifié les policiers d’« enfants de Pétain ». Cette déclaration faisait suite à la parution d’un article d’Europe 1, propriété de Vincent Bolloré, indiquant que le collaborateur était inscrit dans au moins deux fichiers de police. Thibault avait réagi en affirmant que « la collaboration entre les enfants de Pétain de la police nationale et les torchons de Bolloré est logique », ajoutant que cette situation reflétait « un régime en cours de fascisation ».

La récation de Ritchy Thibault

Sur X, Ritchy Thibault exprime son indignation et sa stupeur. Selon lui, cette interdiction, appliquée par les gendarmes de la garde républicaine et les administrateurs de l’Assemblée, constitue une humiliation, une discrimination et un acte de violence. Thibault dénonce une campagne de harcèlement orchestrée à son encontre, citant les signalements émis par des députés européens et français, ainsi que la plainte de Bruno Retailleau, relayée par certains médias.

Il attribue cet incident à un climat de « fascisation » en France, visant à écarter les véritables opposants politiques comme La France Insoumise et le Nouveau Front Populaire. Thibault souligne que c’est la première fois qu’un collaborateur parlementaire est interdit d’accès à l’Assemblée nationale et annonce des mobilisations avec ses collègues de la CGT. Il affirme rester déterminé face à ce qu’il qualifie de système autoritaire et répressif, contre lequel il estime nécessaire de se lever et de résister.

Une opposition sous tension

Cette interdiction d’accès à l’Assemblée nationale pour un collaborateur parlementaire est un acte rare, qui suscite des débats sur les limites de la liberté d’expression et le respect des institutions; comme en témoigne le tweet ci-dessous.

La député écologiste, Sandrine Rousseau, semble trouver cette décision pathétique.

Le député Insoumis du Rhône, Abdelkader Lahmar a exprimé son soutien Ritchy Thibault. Selon lui, « Cet incident crée un précédent alarmant pour tous les collaborateurs et collaboratrices parlementaires ».

La France insoumise voit dans cette décision une atteinte aux droits de son cabinet d’opposition. Amine Snoussi, autre collaborateur de Soudais, témoigne que la décision de Yael Braun Pivet, handicap le travail de son collègue.

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