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Raphael Glucksmann. Photo : @UE

Glucksmann confronté à la question du conflit d’intérêts : « Elle, c’est elle. Moi, c’est moi »

Lors de la présentation du projet politique de Place Publique, Raphaël Glucksmann a été interpellé sur la nomination de sa compagne à la présentation du 20h de France 2. Face à la question sensible des conflits d’intérêts, le député européen a opté pour la transparence, tout en dénonçant une époque où l’on confond vie privée et vie publique.

Ce lundi 23 juin, Place Publique a présenté les grandes lignes de son projet politique pour la France. Construit au terme de neuf mois de travail collectif, ce « premier acte » revendique une méthode inédite dans le paysage politique français, reposant sur la co-construction avec les adhérents, les corps intermédiaires, les citoyens et les territoires. Son ambition ? Refonder la démocratie française, engager une révolution écologique comme levier de puissance et replacer le travail au cœur du contrat social.

Une question sur fond de défiance démocratique

Mais alors que Glucksmann et ses soutiens présentaient leur ambition de révolutionner la gouvernance, une journaliste du Monde lui a posé la question tant attendu sur la nomination de sa compagne Léa Salamé pour présenter le JT de France 2.

La journaliste du Monde n’a pas mâché ses mots : « Vous dites que vous voulez redynamiser la démocratie. Ne craignez-vous pas les conflits d’intérêts ou au moins de nourrir le populisme à un moment où la défiance envers le politique, même envers les journalistes, est assez forte ? » Avant d’ajouter : « Vous dites toujours ‘elle c’est elle, moi c’est moi’, mais du point de vue du citoyen, est-ce que ce n’est pas un sujet ? »

Face à cette question, Raphaël Glucksmann a affiché un mélange d’agacement et de détermination. « Merci pour cette question, c’est exactement celle qu’on vous a envoyée. C’est très gentil », a-t-il lancé avec une pointe d’ironie, avant de se recentrer sur le fond. « Elle, c’est elle. Moi, c’est moi. Et on est en 2025 », affirme-t-il. « Je ne devrais absolument pas discuter avec elle du fait qu’elle devrait renoncer à une étape importante de sa carrière, simplement parce que je suis engagé politiquement. »

Une séparation stricte des sphères privée et publique

Le député européen de Place Publique affirme assumer la situation sans ambigüité : « Les choses sont posées, transparentes, très claires », dit-il, tout en reconnaissant que « si une candidature à une élection nationale devait voir le jour, le sujet se poserait ». Il promet alors qu’une décision claire serait prise, dans le respect de l’éthique et de la transparence. Pour l’instant, affirme-t-il, « je ne suis pas candidat ».

La journaliste a ensuite semblé questionner quel était le but de cette conférence de presse et si elle ne représentait pas une forme d’annonce de candidature.

Glucksmann a répondu que cette conférence de presse a été organisée pour «poser une vision », tout en dénonçant une époque où le débat politique se réduit trop souvent aux postures et aux procès d’intention, au détriment des idées de fond.

Une réponse politique à une interpellation médiatique

Visiblement irrité par la question, Glucksmann a estimé que « dans le passé, des situations de ce type existaient, mais elles étaient dissimulées, honteuses. Aujourd’hui, elles sont transparentes et assumées. C’est un progrès. » Et de conclure : « Je suis très heureux pour elle. Nous ne pensons pas nécessairement la même chose, elle est autonome, et je ne veux surtout pas que sa carrière soit dictée par mon engagement. »

L’échange aura mis en lumière une tension croissante entre éthique politique et vie personnelle d’autant plus qu’en plus d’être la compagne de Raphael Glucksmann, qui a présidé la « Commission spéciale sur l’ingérence étrangère dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne », visant notamment à lutter contre la désinformation, Léa Salamé est la fille de Ghasan Salamé.

Celui-ci a été conseillé spécial de Kofi Anann, conseillé spéciale de l’ONU en Irak et en Libye, directeur de l’École des affaires internationales de l’Institut d’études politiques de Paris entre 2010 et 2015, mais aussi directeur de recherche au CNRS avant de devenir l’actuel ministre de la Culture Libanais.

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