Michel Barnier, Premier ministre depuis seulement trois mois, a présenté sa démission à Emmanuel Macron ce jeudi 5 décembre, après avoir été censuré par l’Assemblée nationale. Cette décision officialisée par l’Elysée dans un communiqué fait de lui le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, dépassant Bernard Cazeneuve et Gabriel Attal en termes de brièveté au pouvoir.
La motion de censure, déposée par le Nouveau Front populaire, a été adoptée avec 331 voix contre le gouvernement. Elle faisait suite au recours controversé à l’article 49.3 sur le projet de budget de la Sécurité sociale. C’est seulement la deuxième fois qu’un gouvernement est renversé par une motion de censure sous la Ve République, la dernière remontant à 1962 avec le gouvernement Pompidou.
Un bilan avorté
En 90 jours, Michel Barnier n’a pas eu le temps de marquer son passage à Matignon. Les grandes mesures qu’il portait, comme les 600 millions d’euros alloués à la santé mentale et les 7 millions supplémentaires pour protéger les victimes de violences conjugales, restent en suspens. Avec la chute de son gouvernement, l’avenir des budgets de l’État pour 2025 et de la Sécurité sociale est incertain.
Une série de mandats de plus en plus courts
Michel Barnier rejoint une liste de Premiers ministres dont la durée au pouvoir s’est considérablement réduite sous la présidence d’Emmanuel Macron. Après Édouard Philippe (3 ans), Jean Castex (681 jours), Élisabeth Borne (603 jours) et Gabriel Attal (240 jours), Barnier clôture cette tendance avec seulement 90 jours à Matignon.
L’impossible retour
Interrogé avant le vote de la censure, Michel Barnier avait exclu toute possibilité de renomination, estimant que cela n’aurait aucun sens politique. Il quitte donc Matignon en rejoignant les rangs des anciens Premiers ministres. Contrairement à ses prédécesseur, ce fils de Franc-maçon ne s’était pas installé à Matignon, preuve qu’il s’attendait à exercer son mandat un cours laps de temps.