La démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, après seulement vingt-sept jours à Matignon, a fait la une des médias du monde entier. De Londres à Berlin, de Rome à Pékin, la presse étrangère s’interroge sur la stabilité de la France et la survie politique d’Emmanuel Macron, décrit comme un président « debout avec des béquilles ».
La crise politique française a franchi un nouveau cap, et cette fois, le monde entier regarde. L’annonce de la démission de Sébastien Lecornu, à peine un mois après sa nomination à Matignon, a provoqué un véritable séisme diplomatique et médiatique. Dans la matinée du 6 octobre 2025, le Premier ministre a présenté sa démission à Emmanuel Macron, avant d’être, quelques heures plus tard, mandaté pour d’ultimes négociations destinées à « définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays ».
Mais à l’étranger, le ton est tout autre : les rédactions du monde entier décrivent une France en perte de repères politiques. Le quotidien espagnol La Razón évoque « un nouveau revirement de la crise politique française », tandis que Bloomberg Television ironise : « On voit défiler les gouvernements ». En vingt-sept jours, Lecornu est devenu le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, symbole d’un exécutif à bout de souffle.
Depuis Londres, la BBC analyse la situation avec sévérité soulignant que « Plusieurs partis ont sévèrement critiqué la composition du gouvernement, largement identique à celui de François Bayrou, et ont menacé de le censurer ». Un constat partagé par la presse italienne, qui titre sur un « chaos sans précédent ». À Rome, certains commentateurs vont jusqu’à évoquer « l’hypothèse d’un adieu à l’Élysée » pour Emmanuel Macron. « On dirait qu’il tient debout avec des béquilles », lâche un éditorialiste du Corriere della Sera, dressant le portrait d’un président affaibli, pris dans une impasse politique.
En Allemagne, le ton n’est guère plus optimiste. Les journaux de Berlin parlent d’une crise « qui s’aggrave de façon dramatique », tandis que des habitants interrogés sur place se disent inquiets : « J’ai peur que la France plonge dans le désordre. Ce n’est pas seulement un problème français, c’est européen. » De Bruxelles à Liège, la presse belge s’alarme également de la contagion possible : « L’instabilité française pourrait être problématique pour la Belgique. La France perd de son prestige. »
Côté Russie, les médias pro-Kremlin jubilent, voyant dans cette crise une preuve supplémentaire du déclin des démocraties occidentales : « Ce n’est plus une crise politique, c’est une catastrophe. L’effondrement du système français est en cours », affirme une chaîne d’État.
À Londres, les tabloïds britanniques se montrent impitoyables. Les unes alignent les portraits des quatre derniers Premiers ministres français, accompagnés de la durée record — ou plutôt dérisoire — de leur passage à Matignon. Un journal conservateur résume sans ménagement :
« Emmanuel Macron est un canard boiteux à court de solutions. Le coup de grâce semble proche. »
À travers le monde, le spectacle de la politique française suscite donc à la fois fascination morbide, inquiétude et ironie. Pour beaucoup, la France, jadis modèle de stabilité institutionnelle, donne aujourd’hui l’image d’un pays en crise chronique. Reste à savoir si les « ultimes négociations » de Sébastien Lecornu suffiront à calmer la tempête — ou si elles ne seront qu’un sursis avant un nouveau séisme politique.
Sources :
Courrier International – « “On voit défiler les gouvernements” : la démission de Sébastien Lecornu vue par les télés étrangères » – 6 octobre 2025 – courrierinternational.com
Compilation vidéo d’extraits télévisés – AFP / France Télévisions – 6 octobre 2025