La présidente de la Banque centrale européenne a fermement repoussé l’idée d’une candidature à l’élection présidentielle de 2027. Dans un podcast, Christine Lagarde a estimé qu’il fallait « être un peu fou pour vouloir » diriger la France, qualifiant la fonction de chef de l’État de « travail terrible ».
Les rumeurs d’une éventuelle candidature de Christine Lagarde à la présidentielle de 2027 n’ont plus lieu d’être. Invitée du podcast College Leaders in Finance, créé par le Néerlandais Jeroen Broekema, ancien banquier chez ABN AMRO et Triodos Bank, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a mis fin à toute spéculation en déclarant :
« Je pense que c’est un travail terrible, il faut être en quelque sorte préparé pour cela, et je ne pense pas que ce soit mon cas, vraiment. »
L’ancienne ministre de l’Économie de Nicolas Sarkozy et ex-directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) ajouté qu’il fallait « être un peu fou pour vouloir » occuper la fonction suprême. Des propos qui confirment qu’à 69 ans, Christine Lagarde ne nourrit aucune ambition électorale nationale à l’issue de son mandat européen.
Celui-ci s’achève en octobre 2027, quelques mois après la fin du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Un calendrier qui avait alimenté les hypothèses d’une possible entrée en politique active, d’autant que plusieurs voix, y compris au sein de la majorité présidentielle, voyaient en elle une personnalité capable de rassembler le centre et la droite libérale.
Mais Lagarde a coupé court :
« Cela ne veut pas dire que je ne veux pas servir mon pays. Il y a tellement d’autres choses que j’aimerais faire. Je ne pense pas que j’appellerais ça une retraite, mais ce serait différent, plus axé sur ce qui me tient vraiment à cœur. »
À la tête de la BCE depuis 2019, Christine Lagarde s’est imposée comme l’une des femmes les plus influentes de la scène économique mondiale. Elle a notamment piloté la politique monétaire européenne à travers la crise sanitaire, la flambée inflationniste et le resserrement des taux d’intérêt.
Pour autant, la haute fonctionnaire dit ne pas envisager une période d’oisiveté après son mandat :
« Je ne pense pas que ça me conviendrait de me détendre, de regarder la télévision ou de voyager sans but précis. »
Une manière d’affirmer qu’elle restera engagée, sans pour autant franchir la frontière entre économie et politique, même si l’exemple récent de Bruno Le Maire démontre que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. À deux ans de l’échéance présidentielle, son refus tranche avec la valse des ambitions qui s’esquissent déjà à droite comme au centre, alors qu’Edouard Philippe et Gabriel Attal sont déjà dans les starkings blocks.
Sources :
20 Minutes – « Présidentielle 2027 : Christine Lagarde repousse l’idée d’une candidature après Macron » – 3 octobre 2025 – 20minutes.fr
Podcast College Leaders in Finance – entretien avec Christine Lagarde – octobre 2025