En exil à Moscou depuis la chute de son régime en décembre 2024, Bachar al-Assad aurait été hospitalisé dans un état critique le 20 septembre, victime d’un empoisonnement. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, son état est désormais stable, mais les circonstances de l’incident demeurent troubles.
L’ancien président syrien Bachar al-Assad, réfugié en Russie depuis près d’un an, aurait été admis en soins intensifs à Moscou le 20 septembre après avoir été victime d’un empoisonnement, selon un rapport de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) publié le 2 octobre. L’organisation, basée à Londres et considérée comme l’une des rares sources fiables sur la Syrie, indique que l’ex-dirigeant a passé neuf jours à l’hôpital avant de regagner sa résidence sous haute surveillance.
« Ce n’était pas une simple intoxication alimentaire, mais un véritable empoisonnement », affirme l’OSDH, qui précise que seul son frère Maher al-Assad et l’ancien secrétaire aux affaires présidentielles, Mansour Azzam, ont été autorisés à lui rendre visite. L’état de santé du président déchu, surnommé « le Boucher de Damas », serait désormais stable, bien que les détails sur son traitement et les substances impliquées n’aient pas été révélés.
Selon plusieurs médias relayant le rapport, dont L’Orient-Le Jour et i24News, Bachar al-Assad aurait été empoisonné à son domicile, une villa proche de Moscou placée sous la protection étroite des services de sécurité russes. L’affaire, restée secrète jusqu’à la fin septembre, a d’abord circulé sur les réseaux sociaux avant d’être confirmée par l’OSDH.
Si les circonstances exactes de l’empoisonnement restent floues, l’organisation évoque la possibilité d’un acte délibéré visant à affaiblir la crédibilité du Kremlin. « L’objectif aurait pu être d’embarrasser le gouvernement russe en laissant entendre que Vladimir Poutine est incapable d’assurer la sécurité d’Assad », note le rapport. L’ONG précise également qu’aucune preuve n’indique une implication de Moscou dans cet incident.
Le Kremlin, de son côté, n’a pas réagi à ces révélations. Cette affaire intervient dans un contexte de relations fragiles entre l’ex-dictateur syrien et son allié russe, déjà mis à mal par les conditions de son exil et par le désintérêt croissant du président Poutine à son égard.
Ce n’est pas la première fois que l’ancien dirigeant syrien, au pouvoir entre 2000 et décembre 2024, aurait été la cible d’une tentative d’empoisonnement. En janvier dernier, The Sun évoquait déjà une attaque similaire ayant entraîné de graves difficultés respiratoires pour Assad — une information jamais confirmée par des sources officielles.
Désormais rétabli, mais fragilisé politiquement et physiquement, Bachar al-Assad reste une figure controversée, dont le sort symbolise l’effondrement du régime syrien et la recomposition géopolitique du Moyen-Orient.
Sources : Libération, L’Orient-Le Jour, i24News, Observatoire syrien des droits de l’homme.