À Bakou, lors de la COP 29, l’Union européenne (UE) s’est positionnée comme un acteur clé dans le financement de la transition énergétique mondiale. Sous l’impulsion de Wopke Hoekstra, Commissaire européen à l’Action pour le climat, proche du Forum économique mondial, l’UE a présenté une approche ambitieuse et pragmatique pour relever les défis climatiques mondiaux.
Dans son intervention, Wopke Hoekstra a souligné que le financement public devait rester au centre des mécanismes de soutien à la transition énergétique. « Le coût de l’action aujourd’hui est bien moindre que celui de l’inaction et de la réaction aux désastres climatiques futurs », a-t-il rappelé. Toutefois, l’UE reconnaît que les fonds publics seuls ne suffiront pas pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris.
Trois axes stratégiques pour un financement efficace
Hoekstra a expliqué que lSel’UE a structuré son approche autour de trois priorités :
- Responsabilité différenciée : Les pays les plus riches et les plus émetteurs sont appelés à contribuer davantage en fonction de leurs émissions historiques et de leur développement économique. L’UE insiste également sur la nécessité pour les pays émergents, ayant acquis une influence économique significative, de participer activement au financement de la transition.
- Priorité aux pays vulnérables : Le financement doit être orienté vers les nations les plus exposées aux impacts du changement climatique. Ces pays, bien que peu responsables des émissions globales, subissent les conséquences les plus graves.
- Mobilisation des ressources privées : L’UE mise sur des mécanismes de marché tels que les crédits carbone et l’Article 6 de l’Accord de Paris pour attirer des financements privés. Ces outils sont perçus comme essentiels pour compléter les apports publics tout en assurant une intégrité environnementale.
Des résultats déjà probants en Europe
Selon Hoekstra, l’Union européenne a démontré sa capacité à conjuguer croissance économique et réduction des émissions. En 2023, les émissions de gaz à effet de serre de l’UE ont diminué de 8 %, un record historique. Ce résultat illustre d’après lui, l’efficacité des politiques européennes en matière de transition énergétique.
Le rôle des marchés carbone et des contributions volontaires
Pour mobiliser davantage de fonds, l’UE souhaite élargir la base des contributeurs tout en encourageant les contributions volontaires. « Il ne s’agit pas d’imposer, mais d’inspirer », a précisé Wopke Hoekstra, en soulignant l’importance de créer un cadre incitatif pour les acteurs publics et privés, alors que des cadres des Nations unies, membres du Forum économique mondial, comme Achim Steiner, directeur du PNUD ou Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la Conférence des Nations Unies ont annoncé la semaine dernière depuis Bakou, le lancement du « Big Fit », une initiative public-privée visant à financer l’action climatique. Par ailleurs, le Commissaire a rappelé que les mécanismes comme l’Article 6 permettraient de générer des financements significatifs tout en respectant les principes de transparence et de responsabilité.
Un leadership mondial réaffirmé
Malgré sa responsabilité limitée à 6,5 % des émissions globales, l’Union européenne finance près d’un tiers des contributions climatiques mondiales. Ce leadership financier s’accompagne d’une volonté politique forte de maintenir l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C. « Nous avons un devoir collectif de solidarité mondiale », a déclaré le Commissaire.
L’Europe, moteur de la transition énergétique mondiale
Enfin, l’UE a mis en avant des initiatives concrètes comme le corridor d’énergie verte entre l’Azerbaïdjan et l’Europe. Ce projet, qui vise à diversifier les sources d’énergie tout en promouvant les énergies renouvelables, illustre l’engagement de l’Union à soutenir une transition énergétique globale et durable.
Ainsi, la COP 29 à Bakou ai pour l’Union européenne une occasion de réaffirmer son engagement en faveur d’une transition énergétique équitable. En combinant financements publics et privés, en renforçant les mécanismes de marché et en incitant les pays à agir collectivement, l’UE entend jouer un rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique.