Invité d’un débat organisé par la CGT, le Premier ministre François Bayrou a assuré aujourd’hui vouloir renforcer le dialogue social. Mais la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, met en garde contre les contradictions majeures prononcées par le premier ministre et insiste sur la nécessité de parler du travail au-delà des chiffres budgétaires.
« On nous dit qu’on va pouvoir négocier sur le travail, mais derrière, on entend surtout flexibilisation du marché du travail », a réagi Marylise Léon face à la presse. La responsable syndicale pointe du doigt la volonté du gouvernement de « revenir sur la place des branches professionnelles » et surtout la possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés.
Pour elle, le discours manque de logique : « Comment peut-on affirmer vouloir améliorer les conditions de travail, lutter contre les accidents graves et mortels, tout en proposant de rogner sur le repos ? Il n’y a pas de cohérence politique. »
Le travail, grand absent du débat public
La cheffe de file de la CFDT a ensuite élargi son propos : « Assez peu d’illustration est donnée de ce que les décisions gouvernementales, notamment sur le budget, peuvent avoir comme effet concret sur la vie des travailleurs et des travailleuses. »
Elle insiste : « Le travail n’a pas la place qu’il mérite dans le débat public. Il faut parler du quotidien des salariés, de leur pouvoir d’achat, de leur emploi, de leur avenir et de la transformation écologique qu’il faut accompagner. »
Selon elle, si la séquence actuelle est très politique, les enjeux sociaux doivent être pleinement pris en compte : « Mon rôle est de donner à voir ce qu’est la réalité du travail et de faire remonter ces éléments aux responsables politiques. »
Le budget dans la durée
Alors que le gouvernement se prépare à un vote de confiance le 8 septembre, Marylise Léon rappelle que les débats budgétaires se poursuivront au-delà : « Le problème du budget se posera aussi le 9 septembre. Nous, ce qui nous intéresse, c’est le contenu d’un budget dont on a besoin et qui devra évoluer au regard de ce qui a commencé à être présenté. »
La dirigeante de la CFDT se félicite de la tenue d’un débat respectueux à la CGT, mais souligne l’absence de concertation en amont : « C’est ce qui a cruellement manqué avant le 15 juillet, au moment de la présentation des orientations budgétaires. »