L’Université de Lille a pris la décision d’annuler une conférence qui devait être tenue par Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), et Rima Hassan, militante franco-palestinienne et candidate insoumise pour les européennes. La conférence, programmée pour le 18 avril, a suscité des réactions controversées, conduisant à son annulation.
L’événement, organisé par l’association étudiante « Libre Palestine », avait pour but de discuter des enjeux actuels concernant la Palestine. Cependant, l’université a exprimé dans un communiqué des préoccupations quant à la capacité de maintenir un débat serein, particulièrement à la lumière de l’escalade militaire récente au Moyen-Orient les 13 et 14 avril, et des tensions internationales croissantes. Ces éléments ont mené à la conclusion que les conditions n’étaient plus propices à un débat constructif. L’université regrette toutefois « la pression exercée sur l’autonomie pédagogique et scientifique des établissements d’enseignement supérieur ».
La décision de l’université survient après que des élus de divers partis politiques, y compris LR, RN, et Renaissance, ont demandé l’annulation de la conférence. La députée Renaissance du Nord, Violette Spillebout, qui était autrefois la directrice de cabinet de Martine Aubry, maire de Lille et membre du Club, Le Siècle, avait par exemple, demandé sur X « l’annulation de cette conférence de propagande » ajoutant que « ce n’est pas avec ceux qui représentent l’antisémitisme le plus violent et la volonté de destruction d’Israël que les débats progresseront vers la paix ». Suite à l’annulation de la conférence, elle « salue la décision courageuse du président de l’université de Lille. »
Le président du Conseil Régional des Hauts-de-France avait quant à lui, Xavier Bertrand, critique le logo de l’affiche niant selon lui, « l’existence de l’État d’Israël ».
Le député socialiste de l’Essone et membre de la promotion 2013 de la Fondation France-Chine, Jérôme Guedj, avait lui aussi critiqué le logo.
En réponse, La France insoumise a vigoureusement critiqué cette annulation, la qualifiant d’acte contre la liberté d’expression et accusant la présidence de l’université de céder à des pressions externes. Les députés Insoumis ont également dénoncé ce qu’ils perçoivent comme une instrumentalisation de l’événement par des partisans du gouvernement israélien dirigé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Benjamin Nétanyahou.
Jean-Luc Mélenchon a exprimé sa « Tristesse de voir à Lille une université se dire victime de pressions et y céder en interdisant une conférence à quelques heures de sa tenue ». « Il aura suffi que le PS Jérôme Guedj dénonce le logo de l’association étudiante et qu’une députée macroniste appelle à créer des désordres pour anéantir la liberté universitaire et ses garants se coucher sans résistance. Nous tiendrons la conférence demain à Lille. »
La section Lilloise de la LDH, condamne également dans un communiqué « une atteinte à la liberté d’expression », comme en témoigne ce tweet d’Arié Alimi.
Suite à l’annulation, La France insoumise a confirmé que la conférence se tiendra tout de même à Lille ce jeudi, mais sera relocalisée. « Nous ne nous tairons pas », indique le communiqué. Un tract distribué mercredi soir annonce que l’événement aura désormais lieu à la salle Impérial, située rue d’Arras à Lille, le jeudi 18 avril à 18h30. Le tract proclame aussi : « Non à la censure ! » et « Actualité en Palestine, Conférence maintenue ! »
En attendant, une conférence organisée vendredi soir à Roubaix avec Jean-Luc Mélenchon, Rima Hassan, David Guiraud et Brahim Ben Ali, semble avoir attiré les foules, selon L’Insoumission.
