En déplacement à La Rochelle pour les assises de l’économie de la mer, le président français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron a défendu avec vigueur les grands groupes français, fustigeant les députés tentés d’accroître la fiscalité sur les multinationales. Il plaide pour un budget 2026 tourné vers la souveraineté industrielle et la défense nationale.

C’était son premier déplacement officiel depuis plus d’un mois. À La Rochelle, mardi 4 novembre, lors des assises de l’économie de la mer, Emmanuel Macron a tenu un discours à la fois offensif et symbolique. Dans un contexte budgétaire tendu à l’Assemblée nationale, où les députés examinent le projet de loi de finances 2026, le chef de l’État a tenu à défendre les « champions » économiques français, qu’il considère comme des piliers de la souveraineté nationale.

« On ne grandit pas un pays en attaquant ses champions », a martelé le président, visant explicitement les propositions fiscales portées par une partie de la gauche et soutenues, ponctuellement, par le Rassemblement national. « On ne rend pas un pays plus heureux quand on empêche ses champions d’avancer, d’aller conquérir de nouveaux marchés », a-t-il ajouté, dans une référence transparente au rejet récent de la taxe Zucman, mesure emblématique visant à imposer davantage les plus grandes fortunes et les multinationales.

Ces propos interviennent alors que les députés ont adopté plusieurs amendements fiscaux significatifs : la pérennisation de la taxe sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises, ainsi qu’un impôt renforcé sur les profits des multinationales. Une orientation que l’Élysée juge contraire à l’esprit de compétitivité qu’Emmanuel Macron entend préserver.

Dans le secteur maritime, particulièrement mis à l’honneur à La Rochelle, Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, groupe membre du Forum économique mondial, a lui aussi exprimé ses réserves face à la multiplication des mesures fiscales. « La fiscalité ne peut pas tout », a-t-il rappelé, soulignant que son groupe s’était déjà acquitté de 500 millions d’euros au titre de la taxe sur les bénéfices exceptionnels. Les députés, en revanche, n’ont pas réussi à remettre en cause la taxe au tonnage, un dispositif fiscal avantageux dont bénéficient les armateurs français.

Sur un ton plus institutionnel, Emmanuel Macron a tenu à réaffirmer que le budget 2026 respecterait les engagements de l’État, notamment en matière de défense nationale. « Je souhaite que les budgets prévus soient bien dégagés, nous ne pouvons pas laisser nos industriels sans soutien financier », a insisté le président. Il a rappelé que la loi de programmation militaire serait scrupuleusement appliquée, avec la mise en œuvre de la rallonge de 3,5 milliards d’euros annoncée le 13 juillet, portant à 6,7 milliards l’augmentation du budget des armées pour 2026.

Sources :

Le Figaro – « Budget 2026 : “On ne grandit pas un pays en attaquant ses champions”, tacle Emmanuel Macron » – 4 novembre 2025 – lefigaro.fr