Accusé de stigmatiser les retraités en évoquant leur rôle dans l’explosion de la dette publique, François Bayrou a tenu à clarifier ses propos. Le premier ministre assure que son message appelait au contraire à la solidarité des générations baby-boomers envers les plus jeunes, premières victimes de la dette.
François Bayrou tente d’éteindre l’incendie né de ses propos tenus mercredi 27 août sur TF1. Le premier ministre y avait pointé « le confort des boomers », qu’il estime déconnectés des enjeux de la dette publique, affirmant que ce sont les jeunes générations qui paieront, à terme, la facture. Ce jeudi, lors de son passage à la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF 2025), il a tenu à rectifier le tir : « C’est une expression que j’ai simplement reprise. Je ne voulais pas cibler les retraités. »
La séquence, rapidement virale sur les réseaux sociaux, a nourri les critiques d’une partie de la classe politique et des syndicats de retraités, certains dénonçant un bouc émissaire facile. François Bayrou a tenté de se rattraper en rappelant qu’il appartient lui-même à cette génération née dans le sillage du baby-boom d’après-guerre, entre 1946 et 1964. « Ceux qui ont profité de l’aisance de l’après-guerre (…) devraient être aujourd’hui à mes côtés pour qu’on baisse la dette », insiste-t-il, affirmant que son appel relève d’une exigence morale et non d’un reproche.
Le Premier ministre s’était montré plus frontal mercredi, accusant certains « partis politiques » de favoriser les intérêts des retraités pour des raisons électoralistes, au détriment des équilibres budgétaires. Une stratégie qu’il juge « immorale », car elle transfère silencieusement le poids de la dette aux jeunes générations. « On a réussi à leur faire croire qu’il fallait encore augmenter la dette », déplorait-il sur TF1, dans une critique implicite de la gestion des finances publiques.
Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte économique marqué par une dette publique française qui flirte avec les 3 000 milliards d’euros, soit près de 110 % du PIB. Le sujet de la répartition équitable de l’effort de redressement budgétaire, entre actifs, retraités et entreprises, revient avec insistance dans les débats de la rentrée.
Bayrou appelle à un sursaut de responsabilité collective. « On ne peut pas redresser le pays si une partie importante ne décide pas d’y participer« , martèle‑t‑il, estimant que les générations les plus favorisées historiquement doivent assumer un rôle moteur dans la réduction de la dette, quitte à attiser la guerre entre les générations et à froisser des électeurs.
Sources :
BFM Business – « Boomers : François Bayrou déplore des ‘propos déformés' » – 28 août 2025