La bataille pour l’avenir de l’industrie de défense européenne entre dans une phase décisive. Alors que les commissions parlementaires compétentes s’apprêtent à voter aujourd’hui le texte sur le programme EDIP (European Defence Industry Programme), le groupe Renew, emmené par l’eurpdéputée française et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nathalie Loiseau, se mobilise pour recentrer la gouvernance de ce projet stratégique autour des États membres, d’après la La Lettre. En toile de fonds, la France veut s’assurer que ses alliés européens achèteront des armes Made in France et non Made in USA.
Le Programme Européen pour l’Industrie de Défense (EDIP), dévoilé le 5 mars 2024 par la Commission européenne de la contributrice du FEM, Ursula von der Leyen vise à renforcer l’industrie de la défense de l’UE dans le contexte de l’après-invasion russe de l’Ukraine.
Ses objectifs principaux : allouer 1,5 milliard d’euros entre 2025 et 2027, stimuler la compétitivité et la réactivité de l’industrie européenne de défense, assurer la fourniture et la disponibilité de matériel militaire, favoriser la coopération avec l’Ukraine pour reconstruire et moderniser son industrie de défense.
Le 16 mai 2024, plus de 1 milliard d’euros ont été investis dans 54 projets via le Fonds européen de la défense.
Tensions au sein de l’UE
Paris redoute que des armes américaines soient financées avec de l’argent européen, malgré l’apparente volonté de défendre un « Made in Europe » strict.
La France craint notamment que des projets comme les missiles Patriot américains assemblés en Allemagne ou les chars K2 sud-coréens produits en Pologne soient éligibles aux subventions, malgré leur origine non européenne.
Ainsi, même si l’EDIP est une tentative ambitieuse d’intégration stratégique de l’industrie de défense européenne, il suscite des tensions sur la souveraineté industrielle et l’influence américaine au sein de l’UE.