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John F. Kennedy. Photo : @Cecil Stoughton/Maison Blanche

Anniversaire de la mort de John Fitzgerald Kennedy : mystères et controverses persistantes

Hier marquait un sombre anniversaire : celui de la disparition de John Fitzgerald Kennedy, figure emblématique de l’histoire américaine, né le 29 mai 1917 à Brookline, Massachusetts, et assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas, Texas. Connu sous ses initiales JFK, il fut le 35ᵉ président des États-Unis et laissa une empreinte indélébile, bien que son héritage reste controversé. Son assassinat, entouré de nombreuses théories, continue de fasciner. Décryptage.

Les parents de JFK étaient issus de familles catholiques irlandaises ayant émigré aux États-Unis durant la Grande Famine. Son père, Joseph Patrick Kennedy, un homme d’affaires prospère, joua un rôle clé dans les réformes économiques de Franklin Delano Roosevelt avant de devenir ambassadeur au Royaume-Uni en 1938.

JFK, malgré des problèmes de santé récurrents, poursuivit des études prestigieuses à la London School of Economics, puis Princeton et Harvard, deux universités actuellement membres du Forum économique mondial. Lors d’un séjour en Europe, il visita l’Allemagne sous le régime nazi, époque où son père prônait une négociation avec Adolf Hitler.

L’ascension politique et la présidence

Élu représentant en 1946, puis sénateur en 1952, JFK accéda à la présidence en 1961 à seulement 43 ans. Charismatique et moderne, il incarna une vision progressiste avec son programme de la « Nouvelle Frontière », promouvant l’égalité raciale, la conquête spatiale et la relance économique. Toutefois, son engagement contre la mafia qu’il fréquentait et son ambiguïté envers certains régimes étrangers firent de lui une figure à la fois admirée et critiquée.

Réussites et zones d’ombre internationales

Sa présidence fut marquée par des moments décisifs, comme la gestion de la crise des missiles de Cuba en 1962, qui évita de justesse une guerre nucléaire. Toutefois, JFK avait dans un premier temps validé l’opération de la baie des Cochons, héritée de l’administration précédente.

En politique étrangère, Kennedy oscilla entre soutien aux mouvements de décolonisation et interventions controversées. Il fut impliqué dans le coup d’État contre le président sud-vietnamien Ngô Đình Diệm et dans des actions en République dominicaine, au Salvador et en Irak. Parallèlement, il lança le programme Apollo, engageant les États-Unis dans une course à l’espace face à l’URSS.

Engagement pour les droits civiques

Sur le plan intérieur, Kennedy défendit activement les droits civiques. En 1963, après une confrontation avec le gouverneur ségrégationniste de l’Alabama, il prononça un discours historique, appelant à une égalité raciale. Bien qu’il posa les bases de réformes majeures, il approuva également des pratiques controversées, comme la mise sur écoute de Martin Luther King par le FBI.

Un assassinat aux multiples théories

Le 22 novembre 1963, Kennedy fut assassiné à Dallas. La Commission Warren conclut que Lee Harvey Oswald avait agi seul, mais ses méthodes furent rapidement contestées. Des incohérences sur le nombre de tirs, l’autopsie et le rôle des agences de renseignement renforcèrent les doutes.

En 1979, le House Select Committee on Assassinations (HSCA) confirma la présence d’un second tireur et l’existence d’un complot.

La théorie du HSCA : les tensions avec Cuba et la mafia

Le House Select Committee on Assassinations (HSCA) a révélé qu’en 1963, l’administration Kennedy amorçait un changement de politique envers Cuba. Après l’échec de l’invasion de la baie des Cochons (1961) et la crise des missiles (1962), cette stratégie visait à apaiser les relations entre Washington et La Havane. Cependant, ce virage diplomatique mécontenta plusieurs groupes, notamment des paramilitaires anti-castristes, des agents des renseignements américains et des figures influentes de la mafia américaine, comme Sam GiancanaSantos Trafficante et Carlos Marcello. Ces derniers continuèrent leurs actions contre Fidel Castro en dépit des directives de la Maison-Blanche.

En 1978, dans le cadre de ses investigations, le HSCA interrogea Fidel Castro à Cuba. Le leader cubain nia toute implication dans l’assassinat de Kennedy, soulignant l’absurdité de tuer un président qui cherchait à normaliser secrètement les relations diplomatiques avec son régime.

Le HSCA recommanda la reprise des enquêtes. Toutefois, en 1988, sous la présidence de Ronald Reagan, le département de la Justice rejeta cette proposition, invoquant l’absence de preuves nouvelles et concluantes.

La théorie de la mafia

Les liens présumés de John F. Kennedy avec la mafia ont également nourri de nombreuses spéculations. Frank Sinatra, proche de plusieurs mafieux influents, aurait joué un rôle d’intermédiaire en fournissant des maîtresses à JFK. Parmi elles figurait Judith Campbell, qui entretenait simultanément une liaison avec Sam Giancana, le parrain de Chicago. Ces relations, bien qu’indirectes, ont renforcé les soupçons autour d’un possible rôle de la mafia dans l’assassinat de JFK.

La piste religieuse

Le statut de Kennedy en tant que premier président catholique des États-Unis a également suscité des controverses. Peu après son élection, le 11 décembre 1960, une tentative d’assassinat fut orchestrée par Richard Pavlick, un militant anticlérical. Pavlick avait prévu de faire exploser une voiture piégée à proximité du président élu alors qu’il sortait de la messe. Bien que cette tentative ait échoué, elle témoigne des tensions religieuses de l’époque. Ce n’est qu’en 2020, avec l’élection de Joe Biden, qu’un autre catholique accéda à la présidence.

La théorie de Robert F. Kennedy Jr.

Robert F. Kennedy Jr., neveu de JFK, affirme que l’opposition de son oncle au complexe militaro-industriel fut un facteur déterminant dans son assassinat. Selon lui, JFK s’était opposé à l’implication militaire des États-Unis dans plusieurs conflits, notamment au Laos, à Cuba et au Vietnam. Un mois avant sa mort, il avait signé un ordre pour retirer tous les conseillers militaires américains du Vietnam, témoignant de sa volonté de désengager les États-Unis de ce conflit.

Après l’assassinat de JFK, son successeur, Lyndon B. Johnson, annula cet ordre, déclenchant une escalade militaire au Vietnam. RFK Jr. établit un parallèle avec son père, Robert F. Kennedy, assassiné en 1968 après avoir pris une position similaire contre la guerre du Vietnam. Il estime que cet engagement pacifiste a non seulement conduit à la mort de JFK, mais aussi marqué tragiquement l’histoire des Kennedy.

La théorie sioniste

Une autre hypothèse controversée pointe l’opposition de JFK à la prolifération nucléaire, notamment vis-à-vis d’Israël. Informé de l’existence du réacteur nucléaire de Dimona, Kennedy exigea, dans une lettre adressée au Premier ministre israélien David Ben Gourion, un accès au site pour s’assurer de son usage exclusivement civil.

Après la démission de Ben Gourion et l’arrivée au pouvoir de Levi Eshkol, Kennedy renouvela ses demandes, insistant sur des inspections régulières. Cette opposition à l’acquisition d’armes nucléaires par Israël, qu’il maintint jusqu’à sa mort, a été documentée par des auteurs comme le journaliste Seymour Hersh dans The Samson Option et l’historien Avner Cohen dans Israel and the Bomb.

Cette piste pourrait également menée aux évangélistes, dont certains étaient des sympathisants du sionisme, afin de provoquer l’avènement de la Jérusalem céleste.

La déclassification des documents : entre révélations et zones d’ombre

Le 21 octobre 2017, le président américain et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump, a ordonné la déclassification de 2 891 documents relatifs à l’assassinat de John F. Kennedy, longtemps conservés sous scellés. Cette initiative faisait suite à une décision du Congrès en 1992, stipulant que tous les documents liés à l’enquête devaient être rendus publics d’ici le 26 octobre 2017. Cependant, certains fichiers sont restés confidentiels à la demande du FBI et de la CIA, invoquant des impératifs de sécurité nationale.

Bien que Trump ait exprimé sa volonté de divulguer progressivement les quelque cinq millions de pages d’archives, des informations sensibles ont été temporairement conservées sous scellés sur recommandation de hauts responsables, dont le directeur de la CIA de l’époque et contributeur dru Forum économique mondial, Mike Pompeo. Celui-ci vient d’ailleurs d’être écarté par Trump au moment de constitué sa nouvelle équipe. Toujours est-il que cette décision a alimenté l’intérêt pour l’affaire Kennedy, tout en laissant planer des zones d’ombre concernant les documents encore censurés, notamment pour des motifs liés à la défense, au renseignement et à la politique étrangère.

Des révélations inattendues

Parmi les éléments surprenants dévoilés, figurent les noms de Jean-Paul SartreSimone de Beauvoir et l’actrice Catherine Deneuve, mentionnés comme ayant financé Larry Cox, un activiste pacifiste ayant refusé à trois reprises de rejoindre l’armée américaine et de participer à la guerre du Vietnam. Ces révélations ont suscité des interrogations sur les liens entre personnalités culturelles et mouvements pacifistes dans les années 1960, enrichissant le mystère entourant cette époque tumultueuse.

Une nouvelle vague de déclassifications sous Biden

Le 15 décembre 2022, le président et contributeur du FEM, Joe Biden a ordonné la publication de milliers de nouveaux documents liés à l’assassinat de JFK. Selon l’administration, 97 % des documents sont désormais accessibles au public. Cependant, la publication de plusieurs milliers d’autres fichiers a été bloquée pour des raisons de sécurité nationale. Dans une note officielle, Biden a justifié cette décision comme étant « nécessaire pour prévenir des dommages à la défense militaire, aux opérations de renseignement, aux forces de l’ordre ou à la politique étrangère ».

Cette mesure a relancé les débats sur la transparence gouvernementale et les mystères non résolus entourant l’assassinat de Kennedy. Les spéculations persistent quant aux véritables raisons derrière ces rétentions d’informations et les secrets qu’elles pourraient contenir.

Donald Trump avait promis de faire toute la lumière sur l’affaire JFK en cas de réélection. Va-t-il tenir promesse ?

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