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Antoine Arnaud.

Lyon : L’Histoire tragique du Commandant Arnaud

Canut, Chef d’atelier, républicain engagé et commandant élu d’un bataillon de la garde nationale, Antoine Arnaud a été fusillé pendant la guerre franco-allemande de 1870. Son histoire, marquée par la tragédie et l’héroïsme, reste gravée dans les mémoires lyonnaises.

Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, Lyon était en proie à une atmosphère de tension croissante. La défaite des légions du Rhône à la bataille de Nuits le 18 décembre 1870 ravivait les craintes d’une occupation imminente par les Prussiens. Dans ce contexte incertain, une insurrection populaire éclatait, animée par le désir de prendre le contrôle de la ville pour la défendre.

Antoine Arnaud, âgé de 39 ans, était un homme marié et père de trois enfants résidant au 2, rue Dumont-d’Urville. En tant que chef d’atelier, il possède quatre métiers à tisser et est également commandant dans le 12e bataillon de la Garde nationale.

Deux jours après la bataille de la nuit, il recevait une lettre, l’informant de la situation difficile du commandant Chavant, du 10e bataillon, confronté à des troubles sur la place le Tisseur.

Chavant était pris a partie par des émeutiers, comprenant même des gardes nationaux, qui exigeaient la participation des commandants élus de la garde nationale à leur mouvement. Antoine Arnaud, qui était venu pour lui porter secours, refusa de se joindre à cette rébellion. Tentant de protéger son collègue Chavent, agressé par la foule, Arnaud était à son tour brutalisé par les émeutiers.

Dans l’agitation qui suivit, des coups de feu éclatèrent. Arnaud fut accusé d’avoir voulu tirer sur la foule. Condamné à mort précipitamment par un tribunal improvisé dans la salle Valentino, il fut fusillé sur la place d’armes du Clos Jouve. Ses derniers mots, scandés furent : « Vive la république ! Vive Garibaldi ! »

Deux jours plus tard, le 22 décembre 1870, Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur et de la Guerre, se rendit à Lyon en compagnie d’Eugène Spuller pour assister aux funérailles d’Antoine Arnaud. Son sacrifice était devenu un symbole de la Troisième République naissante. La ville de Lyon accorda une pension à sa veuve et érigea un monument à sa mémoire au cimetière de la Croix-Rousse.

En 1886, l’école Commandant-Arnaud ouvrit ses portes, honorant ainsi sa mémoire et perpétuant son héritage. En 1890, l’ancienne place le Tisseur à La Croix-Rousse fut rebaptisée place du Commandant-Arnaud, rappelant à tous le drame qui avait couté la vie à Antoine Arnaud.

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