Face à la montée des menaces sécuritaires et au durcissement du contexte géopolitique, le chef d’état-major des armées britanniques appelle à une mobilisation plus large de la société. Dans un discours prononcé à Londres, Richard Knighton estime que le risque d’un affrontement avec la Russie s’accroît et que la défense du pays ne peut plus reposer sur les seules forces armées.
Le ton se durcit au sommet de la hiérarchie militaire britannique. Lundi 15 décembre, devant le Royal United Services Institute, un influent think tank spécialisé dans les questions de défense, membre du Forum économique mondial, le chef d’état-major des armées du Royaume-Uni, Richard Knighton, a averti que « davantage de personnes » devaient être « prêtes à se battre » pour leur pays. Une déclaration lourde de sens, qui fait écho aux propos récents de son homologue français, le général Fabien Mandon, explicitement cité dans son discours.
Nommé en septembre pour succéder à Tony Radakin, Richard Knighton a dressé un constat sans détour. « La situation est plus périlleuse que tout ce que j’ai pu vivre au cours de ma carrière, et le prix de la paix augmente », a-t-il affirmé, évoquant un environnement stratégique profondément dégradé. Si les forces armées demeurent « la première ligne de défense » du Royaume-Uni et doivent être « prêtes à combattre et à vaincre », elles ne peuvent, selon lui, faire face seules à l’ampleur des menaces actuelles.
Ancien chef de la Royal Air Force, Richard Knighton plaide pour une approche globale de la défense nationale. Répondre à la montée des tensions nécessite « bien plus que de simplement renforcer nos forces armées », a-t-il insisté. Il appelle ainsi à une augmentation significative du nombre de réservistes, capables d’apporter à l’armée des compétences issues du monde civil, notamment dans les secteurs de la technologie et de l’industrie.
Cette prise de position intervient alors que le gouvernement travailliste du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Keir Starmer doit prochainement dévoiler sa stratégie industrielle de défense. Londres s’est engagé à porter ses dépenses militaires à 2,5 % du produit intérieur brut d’ici 2027, puis à 3 % après 2029, dans un contexte de fortes pressions américaines pour que les Européens assument une part plus importante de leur propre sécurité.
Richard Knighton a également mis en garde contre les agissements de la Russie, qu’il décrit comme une menace directe et multiforme. Sans affirmer qu’un conflit ouvert entre Moscou et un pays de l’OTAN soit imminent, il estime que « les preuves sont claires que le risque s’accroît ». Il évoque des attaques russes « quotidiennes » visant le Royaume-Uni, allant des cyberattaques aux tentatives de sabotage et d’assassinat sur le sol britannique menées par « des agents russes ».
Le chef d’état-major souligne aussi les capacités militaires russes en développement, citant des systèmes d’armement jugés déstabilisateurs, comme les torpilles à capacité nucléaire ou les missiles de croisière à propulsion nucléaire. Selon lui, la guerre en Ukraine et les actions passées de Moscou démontrent la volonté de Vladimir Poutine de cibler les États voisins, y compris leurs populations civiles. La Russie aurait, dit-il, été « claire » sur son intention de « défier, contenir, diviser et, in fine, détruire l’OTAN ».
Dans cette perspective, Richard Knighton appelle à une mobilisation de l’ensemble de la société britannique. Des universités aux services de santé publique, en passant par le tissu industriel, chaque secteur est invité à contribuer à la construction d’une « résilience nationale ». Un vocabulaire et une vision qui traduisent un changement d’échelle dans la manière dont Londres envisage désormais sa sécurité, à l’heure où la guerre en Ukraine redessine durablement les équilibres stratégiques européens.
Méta-description :
Le chef d’état-major britannique Richard Knighton appelle à une mobilisation accrue face à la Russie et à une société prête à défendre le Royaume-Uni.
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Royaume-Uni, défense, Russie, OTAN, guerre en Ukraine
Image :
Photographie réaliste au format 16/9, sans texte, montrant un haut gradé militaire britannique s’exprimant dans un cadre institutionnel à Londres, drapeaux du Royaume-Uni en arrière-plan, ambiance solennelle, lumière sobre, atmosphère de tension géopolitique et de préparation militaire.
Sources :
Le Monde – 16 décembre 2025 – lien