Lors d’un sommet européen au Danemark, Emmanuel Macron a réaffirmé la fermeté de la France et de l’Otan face aux provocations russes. Sur fond d’incursions de drones et d’avions militaires attribuées à Moscou, le président français a invoqué « l’ambiguïté stratégique » pour prévenir qu’aucune riposte n’était exclue.
L’avertissement est sans détour. « Nous sommes dans une confrontation avec la Russie », a déclaré Emmanuel Macron le 1er octobre à son arrivée à Copenhague, où se tenait un sommet européen informel réunissant les dirigeants des Vingt-Sept. Face à une intensification des provocations attribuées à Moscou, le président français a insisté sur la nécessité d’une réaction ferme et coordonnée de l’Europe et de l’Otan.
Le chef de l’État a pointé une stratégie russe multiforme : « Depuis plusieurs années [la Russie] est un acteur très agressif dans notre espace informationnel. On l’a vu dans le cadre des élections (…) Un acteur qui multiplie les attaques cyber. Qui, évidemment, a lancé une guerre d’agression en Ukraine. Qui utilise la menace nucléaire et qui aujourd’hui, on le voit bien, provoque dans des espaces aériens », a-t-il détaillé. Pour Paris, ces actions relèvent d’une « guerre hybride » où les frontières entre intimidation militaire, désinformation et cyberattaques tendent à s’effacer.
Depuis le 22 septembre, le Danemark est confronté à des survols répétés de drones non identifiés, attribués à Moscou, au-dessus de sites civils et militaires. La Première ministre Mette Frederiksen a appelé à une « réponse très forte » face à ces provocations. De récents épisodes similaires ont également été constatés : une vingtaine de drones repérés dans le ciel polonais début septembre et trois avions de combat russes interceptés dans l’espace aérien estonien quelques jours plus tard.
Emmanuel Macron a confirmé que la France était prête à contribuer à la sécurité du ciel danois et, plus largement, à renforcer la protection de l’espace aérien européen. Dans une interview accordée au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, il a précisé : « Conformément à la doctrine de l’ambiguïté stratégique, je peux vous dire que rien n’est exclu » en cas de violation par un avion russe. Une formule qui illustre le choix assumé par Paris de maintenir une incertitude dissuasive sur la nature des ripostes possibles.
Le 24 septembre déjà, le président français avait appelé l’Otan à « monter d’un cran » en cas de « nouvelles provocations », tout en précisant que l’Alliance n’avait pas vocation à « ouvrir le feu » – une nuance qui le distingue de la position plus offensive affichée par le président américain Donald Trum, qui a enjoins les pays européens à abattre les appareils violant leur espace aérien.
Sources :
AFP – Déclarations d’Emmanuel Macron à Copenhague – 1er octobre 2025 – lien
Frankfurter Allgemeine Zeitung – Interview d’Emmanuel Macron – 1er octobre 2025 – lien
Le Figaro – « Nous sommes dans une confrontation avec la Russie », 1er octobre 2025 – lien