Dans une enquête publiée le 25 février, le New York Times, le média américain affilié au Forum économique mondial, admet que les services de renseignement américains ont crée 12 bases secrètes le long de la frontière russe dans la foulée du coup d’Etat de Maïdan, auxquelles se sont ajoutés deux autres bases secrètes pour intercepter les communications russes. Mais la CIA, n’a pas seulement aidé à établir une infrastructure de renseignement. Elle a également formé des commandos d’élite ukrainiens et contribué à l’émergence d’une nouvelle génération d’espions capables d’opérer non seulement en Russie mais dans des régions stratégiques à travers le monde. Ces initiatives qui n’ont fait que se renforcer, ont accentué l’aptitude de l’Ukraine à pénétrer les systèmes de cryptage de Moscou et à conduire des opérations d’espionnage à grande échelle.
Selon le New York Times, le programme de la CIA visant à moderniser les services de renseignement ukrainiens a transformé « l’Ukraine en une plaque tournante de collecte de renseignements qui a intercepté plus de communications russes que la CIA ».
Aujourd’hui, ces réseaux de renseignement seraient « plus importants que jamais », mais d’après le média américain, ce partenariat a commencer il y a dix ans, « sous la direction de trois présidents américains très différents, poussés par des personnalités clés qui ont souvent pris des risques audacieux », et l’Ukraine n’en est pas la « seule bénéficiaire. »
Un partenariat qui remonte au moins au coup d’Etat de 2014
Le New York Times fait remonter le début de ce partenariat à la nuit du 24 février 2014, le soir de la destitution du contributeur de l’agenda 2030, Viktor Ianoukovytch par le parlement après la révolution de Maïdan, qui faisait suite à la décision du président de suspendre l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne. Le président, son gouvernement et les chefs d’espionnages ont alors fuit vers la Russie, tandis qu’un gouvernement pro-occidental a pris les commandes de l’Ukraine.
Selon le New York Times, le nouveau chef du renseignement ukrainien « Valentyn Nalyvaichenko, s’est alors rendu au siège des services de renseignement intérieurs et a trouvé une pile de documents fumants dans la cour », tandis qu’à l’intérieur « de nombreux ordinateurs avaient été effacés ou infectés par des logiciels malveillants russes ». Il a alors accordé son premier coup de fil au « chef de station de la CIA et au chef local du MI6», leur demandant « de l’aider à reconstruire l’agence à partir de zéro et leur a proposé un partenariat à trois».
Selon l’ancien journaliste de RT France, Frédéric Aigouy, « On est évidemment en droit de se demander pourquoi le nouveau responsable du renseignement ukrainien était déjà en si bons termes avec la CIA et le MI6, littéralement la nuit du coup d’état qui a porté son nouveau gouvernement au pouvoir ».
Le New York Times, précise lui même que « Lors d’un précédent mandat en tant que chef des services de renseignement, M. Nalyvaichenko a entamé un partenariat similaire avec la CIA, qui s’est dissous lorsque le pays est revenu vers la Russie ».
D’après nos confrères, Poutine accusait « depuis longtemps les agences de renseignement occidentales d’avoir manipulé Kiev et semé un sentiment anti-russe en Ukraine », mais ils présentent Ianoukovytch, comme un président pro-kremlin.
L’interview de Poutine à Tucker Carlson
Or, lors de son interview accordée à Tucker Carlson, le président russe le qualifait quant à lui, de « président pro-occidental » et faisait remonter les tensions à sa première élection en 2010. Poutine a présenté le processus électoral qui a mené à son élection comme anticonstitutionnel et comme un coup d’État soutenu par les États-Unis, rappelant que Ianoukovytch a été élu après « un troisième tour, qui n’est pas prévu dans la Constitution de l’Ukraine ».
Poutine affirmait que ce n’était pas la Russie qui était à blâmer pour les conflits de 2014 et de 2022, précisant que « La CIA a fait son travail pour achever le coup d’État », rappelant « qu’un de ses secrétaires d’État adjoints a dit que cela a coûté une somme importante d’argent, presque 5 milliards ».
Une mise à l’épreuve rapide
Toujours est-il que quand Poutine s’est emparé de la Crimée au début du mois de mars, Nalyvaichenko « a fait appel à la CIA » pour qu’elle lui fournisse de « l’imagerie aérienne et d’autres renseignements pour aider à défendre son territoire » et le directeur de l’agence de Renseignement américaine, qui est aussi contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, John O. Brennan, s’est rendu à Kiev indiquant à Nalyvaichenko que « la C.I.A. était intéressée à développer une relation, mais seulement à un rythme avec lequel l’agence était à l’aise ». Il aurait également expliquer que les Ukrainiens devaient prouver qu’ils pouvaient fournir des renseignements précieux aux Américains et purger les espions russes, qui gangrénaient le S.B.U.. M. Brennan est ensuite retourné à Washington, où selon le New York Times, « les conseillers du président Barack Obama craignaient profondément de provoquer Moscou ».
Nalyvaichenko a choisi le général Kondratiuk, pour servir de chef du contre-espionnage, et ils ont créé avec le soutien de la CIA, une nouvelle unité paramilitaire connue sous le nom de « Cinquième direction » déployée derrière les lignes ennemies. Ce n’était pas la première fois, que des Ukrainiens étaient déployés derrière les lignes russes et fournissaient des renseignements à une autre puissance étrangère. Durant la seconde guerre mondial, après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, les nationalistes ukrainiens de l’UPA et de l’OUN, ont joué un rôle crucial, apportant des informations stratégiques aux forces allemandes, effectuant également des opérations d’infiltration derrière les lignes ennemies avant le déclenchement de l’opération Barborosa.
Le 17 juillet 2014, le vol MH17 de la Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur, était abattu par un missile en Ukraine. Les 298 personnes à bord de l’appareil, dont quinze membres d’équipage, périssaient dans l’accident. Selon le New York Times, la Cinquième Direction aurait alors fourni « des interceptions téléphoniques et d’autres renseignements quelques heures après l’accident, qui ont rapidement imputé la responsabilité aux séparatistes soutenus par la Russie ».
La C.I.A. aurait alors été impressionnée et aurait livré du matériel de communication sécurisé et une formation spécialisée aux membres de la Cinquième Direction et à deux autres unités d’élite.
Durant l’été 2015, le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Petro Porochenko, a remanié les services de renseignements. Il a nommé un allié à la place de Nalyvaichenko et le général Kondratiuk a été nommé à la tête du HUR, l’agence de renseignement militaire du pays, qui « contrairement à l’agence nationale, avait le pouvoir de collecter des renseignements à l’extérieur du pays, y compris en Russie ». Il s’était déjà rendu quelques mois plus tôt au siège social de la CIA en Virginie, alors qu’il était encore au service de l’agence nationale.
En 2015, Kondratiuk, est arrivé à une réunion avec le chef adjoint du poste de la CIA et lui aurait remis « une pile de dossiers top-secrets », contenant des informations sur « la flotte du Nord de la marine russe », dont « des informations détaillées sur les dernières conceptions de sous-marins nucléaires russes ». Par la suite, les équipes de la C.I.A. se seraient mis à récolter « des sacs à dos remplis de documents ». De plus Kondratiuk se serait mis à recruter des agents russes, profitant du fait qu’il était plus facile de le faire pour des ukrainiens, que des américains.
En janvier 2016, le général Kondratiuk s’est rendu à Washington et la CIA a accepté d’aider le HUR à se moderniser et à améliorer sa capacité à intercepter les communications militaires russes. En échange, il a accepté de partager des renseignements bruts avec les Américains.
La même année, le Ground Department, le groupe paramilitaire d’élite de la CIA, a également commencé à entraîner l’Unité 2245, un commando d’élite ukrainien, qui a capturé des drones et du matériel de communication russes. Cela a permis à l’agence américaine de déchiffrer les systèmes de cryptage de Moscou. La Central Intelligence Agency a également contribué à former des espions ukrainiens qui ont opéré « en Russie, à travers l’Europe, à Cuba et dans d’autres endroits où les Russes sont largement présents », selon le New York Times.
D’après nos confrères, les Ukrainiens auraient également aidé les Américains à poursuivre les agents russes à l’origine des présumées ingérences russes durant l’élection américain de 2016.
La C.I.A. aurait également supervisé l’Operation Goldfish, un programme de formation destiné aux agents des services de renseignement ukrainiens dans deux villes européennes. Ils furent ensuite déployés dans « 12 bases d’opérations avancées nouvellement construites le long de la frontière russe », depuis lesquels « les officiers ukrainiens dirigeaient des réseaux d’agents qui collectaient des renseignements à l’intérieur de la Russie ». Des officiers de la C.I.A. s’y seraient également rendus pour installer des équipements pour « faciliter la collecte de renseignements » et « continuer à former les ukrainiens ».
Les lignes rouges de la Maison Blanche
Mais selon le New York Times, la Maison Blanche avait des lignes rouges à ne pas franchir qui ont été remises en cause par certains membres de la C.I.A. et qui auraient impatientés les ukrainiens. Ces derniers auraient « commencé à organiser des assassinats et d’autres opérations meurtrières qui violaient les conditions que la Maison Blanche pensait avoir été acceptées par les Ukrainiens ».
Le général Kondratiuk aurait notamment été agacé lorsque les Américains ont refusé de fournir des images satellite de la Russie. Il a ensuite demandé à la C.I.A. son assistance pour la planification d’une mission clandestine visant à envoyer des commandos du HUR en Russie pour placer des engins explosifs dans les dépôts ferroviaires utilisés par l’armée russe, mais Brennan se serait emporté et le général Kondratiuk a annulé la mission. Par la suite, il a organisé une autre opération en Crimée, en se tournant cette fois vers l’unité 2245, mais la mission a été un désastre et le président Poutine a accusé les Ukrainiens de préparer un attentat terroriste, promettant de venger la mort des combattants russes.
L’administration Obama était furieuse et le contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Joe Biden, qui était alors vice-président et plaidait pour défendre l’Ukraine, s’est emporté et a appelé le président ukrainien. « Il est bien plus difficile pour moi d’argumenter ici maintenant », aurait-il déclaré. Des membres de l’administration Obama, aurait souhaité mettre un terme au programme, mais le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Brenann, les en aurait dissuader et Kondratiuk a été démis de ses fonctions. L’Ukraine n’a toutefois pas reculé, puisqu’un jour après sa destitution, la « Cinquième Direction » a fomenté un attentat à Donetsk, contre Arsen Pavlo un haut commandant séparatiste russe. Selon le New York Times, « certains des conseillers de M. Obama étaient furieux », mais cet attentat intervenait à trois semaines des élections opposants le contributeurs de l’agenda 2030, Trump et Hilary Clinton, la femme de Bill, qui est également un contributeur du FEM. Dans ce contexte, les assassinats se seraient « poursuivis ».
Donald Trump devait tout boulverser, mais rien n’a changé
Trump a été élu en novembre 2016 et a rejeté les accusations d’ingérence russe. Il aurait fait pression sur le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky, pour qu’il enquête sur le contributeur du FEM, Joe Biden et a nommé à la tête de la CIA, le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Mike Pompéo. Celui-ci se serait rendu à Kiev, avec John Bolton qui venait d’être nommé conseiller à la sécurité nationale, pour « souligner leur plein soutien au partenariat secret, qui s’est élargi pour inclure des programmes de formation plus spécialisés et la construction de bases secrètes supplémentaires ». Les agents des renseignements ukrainiens et américains auraient uni leurs forces pour sonder les systèmes informatiques des agences de renseignement russes pour empêcher la Russie d’interférer dans les futures élections américaines. La CIA et le HUR auraient notamment mené une opération conjointe pour trompé un officier du service de renseignement militaire russe afin de relier le Kremlin au groupe de piratage informatique Fancy Bear, qui avait été lié à des efforts d’ingérence électorale dans plusieurs pays.
D’après le New York Times, le général Budanov, que Zelensky a choisi pour diriger le HUR en 2020, a confié qu’au fil des années, le partenariat n’a fait que « se renforcer ». Selon nos confrères, « La relation fut si fructueuse que la C.I.A. voulait le reproduire avec d’autres services de renseignement européens qui partageaient l’objectif de contrer la Russie ». Des responsables de diverses agences de renseignements se seraient d’ailleurs retrouvé à La Haye, lors d’une réunion secrète. Selon le New York Times, « Le résultat fut une coalition secrète contre la Russie et les Ukrainiens en furent des membres essentiels ».
L’arrivée de Joe Biden au pouvoir et le début de la guerre
Joe Biden a été élu en janvier 2021. La Russie a ensuite regroupé ses troupes le long de la frontière ukrainienne en mars 2021 et en novembre, la C.I.A. et le MI6 ont alerté leurs partenaires qu’une invasion était imminente. Les deux agences auraient répertorié les noms des responsables ukrainiens que les Russes envisageaient de tuer ou de capturer, ainsi que « les Ukrainiens que le Kremlin espérait installer au pouvoir ». Le nouveau responsable de la CIA, le contributeur du forum économique mondial, William Burns, s’est même rendu en Ukraine en janvier 2022. Il y était encore la semaine dernière. Il s’agissait de sa dixième visite depuis le début du conflit.
Avant l’offensive russe en Ukraine, alors que les américains ont évacué leur personnel, des officiers de la C.I.A. ont été transférés dans un complexe hôtelier situé dans l’Ouest du pays à la demande de Burns. Après quelques semaines la C.I.A. était de retour à Kiev et l’agence a envoyé des dizaines de nouveaux officiers pour aider les Ukrainiens.
Les officiers auraient « transmis des renseignements critiques » au cours de l’invasion russe. Nos confrères citent le chef du S.B.U., Ivan Bakanov : « Sans eux, nous n’aurions eu aucun moyen de résister aux Russes, ni de les battre ». Joe Biden aurait également supprimer les lignes rouges et « autorisé les agences d’espionnage à fournir un soutien en matière de renseignement aux opérations meurtrières contre les forces russes sur le sol ukrainien ».