Le président français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, va rendre hommage aux 42 victimes françaises lors de l’attaque perpétrée par le Hamas, le 7 février aux Invalides à Paris et a invité tous les partis politiques. La présence de LFI est toutefois contestée par des familles des victimes proches du collectif « No Silence ». Comme Elon Musk, LFI est prise au piège de l’antisémitisme. Explications.
Des familles membres du collectif « No Silence » ont accusé dans une lettre La France Insoumise et ses représentants d’avoir tenu des propos extrêmement graves depuis l’attaque du 7 octobre, caractérisés par l’« indécence », l’« absence de respect », le « relativisme » et le « négationnisme ». De plus, elles ont affirmé que LFI avait une responsabilité significative dans la montée de l’antisémitisme dans le pays.
Le 23 janvier, Mathilde Panot avait annoncé sa présence à l’hommage et exprimé son souhait qu’un hommage soit rendu à toutes les victimes françaises de ce conflit au Proche-Orient, ce qui inclut également les Franco-Palestiniens tués à Gaza par l’armée israélienne.
Dimanche, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot a déclaré que « le 7 février, nous ne devons parler que des victimes des attaques terroristes du Hamas, et uniquement d’elles ». « Je rappelle à Mathilde Panot de considérer dans quel moment s’inscrit cet hommage du 7 février. Le président de la République a été très clair : c’est un hommage à l’endroit des 42 victimes du terrorisme. Ce même mot qu’elle refuse d’employer. Ce que je demande à Mathilde Panot, c’est, pour une fois, de laisser ce moment d’hommage solennel dont la nation a besoin. Et le reste, elle pourra se servir de l’hémicycle pour continuer à faire ses polémiques stériles. »
Lundi, sur le plateau de l’émission les « 4 Vérités » diffusée sur France 2, la porte-parole des députés Renaissance, Maud Bregeon, a indiqué, que les député.e.s LFI « feraient mieux de rester chez eux ». « On a un parti politique qui a refusé de qualifier le Hamas de groupe terroriste. C’est d’un cynisme absolu que de vouloir, ensuite, venir à cet hommage-là. »
Entre temps, la députée LFI, Ersilia Soudais, a répondu à la porte-parole du gouvernement sur X, en déclarant qu’« un hommage national n’est pas une cérémonie privée ». « Le RN serait le bienvenu, mais pas LFI ? Vous êtes née avant la honte. »
Manuel Bompard a quant à lui expliqué dimanche sur BFMTV qu’il considérait comme « normal que la nation rende hommage aux 42 victimes françaises du Hamas » et a confirmé son intention de prendre part à cet hommage. Il a déclaré partager le chagrin des familles et a souligné qu’il n’avait aucune intention de politiser un moment de recueillement national. Il a également relevé que certains passages de la lettre semblaient attribuer à La France Insoumise des positions qu’elle n’avait jamais soutenues, précisant que le président de la République avait invité sa famille politique. « Si nous n’y allons pas, vous allez ensuite me reprocher de ne pas partager la peine ou l’émotion des familles de victimes. Il n’est nullement dans notre intention de transformer un moment d’hommage national en un moment de politique », a-t-il ajouté.
La journaliste de BFMTV lui a signalé que les familles des victimes ne souhaitaient pas la présence de LFI. Bompard a souligné qu’à l’origine de la lettre on retrouvait « quatre familles de victimes sur les 42 français qui ont été tués le 7 octobre ».
Mais qui se cache donc derrière le collectif « No Silence » ? Le collectif No Silence milite pour faire reconnaître les viols terroristes du Hamas, comme crime de guerre. Selon ses dires, il n’a pas pu participer à une manifestation de « Nous toutes » sur les violences faites aux femmes organisée le 25 novembre, car « les organisateurs ont prétexté que la sécurité n’était pas assurée pour nous ». « En réalité, il y avait des drapeaux palestiniens et on nous a empêchés de manifester », comme l’explique Mélanie Pauli-Geysse, dans les colonnes de La Dépêche. Selon elle, le débat était politisé : « Nous avons compris que ces organisations féministes internationales, dont UN Women et la Croix-Rouge, étaient proches des mouvements d’extrême gauche ; elles estiment que les terroristes du Hamas sont des combattants de la liberté ».
Le 1er décembre, les militant.e.s de No Silence se sont rassemblé.e.s devant l’UNESCO à Paris pour exprimer leur sentiment de trahison. Ils et elles ont exigé que les massacres et les actes de barbarie commis lors du pogrom du 7 octobre soient reconnus comme des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre, ainsi que les viols et les sévices sexuels comme des armes de guerre, conformément aux dispositions du statut de Rome instituant la Cour Pénale Internationale. Ils et elles ont également appelé les ONG telles que UN Women, le Comité international de la Croix-Rouge et Amnesty International à condamner sans équivoque les actions terroristes menées par le Hamas et le Djihad Islamique le 7 octobre 2023.
Pourtant, à la tête de No Silence, on retrouve Mélanie Pauli-Geysse, passée par les Jeunesses Socialistes, candidate aux élections cantonales de 2010 sous la bannière PS, qui avait auparavant fait pleurer Lionel Jospin lors des universités d’été du parti en 2006 à La Rochelle. Elle a cosigné en novembre une tribune avec Caroline Fourest et Delphine Horviller, appelant à dénoncer les massacres de civils et à prendre en compte les violences sexuelles dont les femmes ont été victimes. Pauli-Geysse est désormais officier (R) de la Gendarmerie Nationale et directrice constitutionnelle de l’agence de communication, WMH Project, qui travaille à promouvoir le Pacte Mondial des Nations Unies visant à inciter les entreprises du monde entier à adopter une attitude socialement responsable en s’engageant à intégrer et à promouvoir plusieurs principes relatifs aux droits de l’Homme, aux normes internationales du travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption. Parmi les clients de cette agence, on retrouve également de nombreuses marques proches du Forum Économique Mondial, telles qu’Axa, Michelin, Volkswagen, Engie, Renault, Nissan, Mitsubishi, Novartis, Pepsico, Schneider Electric, ou encore la Caisse d’Épargne, qui fait partie du groupe BPCE, ou Thales, qui appartient à l’État, Dassault et Vanguard qui est devenu en partie par Black Rock.
On ne peut s’empêcher dès lors de penser à Elon Musk qui depuis le rachat de Twitter est inquiété par l’Anti Defamation League, la principale organisation de lutte contre l’antisémitisme aux États-Unis dirigée par le contributeur de l’Agenda 2030 du Forum Économique Mondial, Jonathan Greenblatt.
Après l’élection du contributeur du FEM, Donald Trump, en 2016, Facebook, l’entreprise dirigée par le contributeur du FEM, Mark Zuckerberg, avait été accusée d’avoir été utilisée par la Russie pour exploiter les tensions raciales aux États-Unis au profit du nouveau président.
Jonathan Greenblatt de l’ADL avait alors lancé l’idée d’un boycott du réseau social par des marques pendant un mois. Le groupe Unilever, qui est membre du Forum Économique Mondial, avait été le premier grand groupe à avoir emboîté le pas. Cette initiative avait ensuite inspiré le collectif Sleeping Giant, visant à combattre le financement des plateformes et des médias qui diffusent des discours haineux sur les réseaux sociaux en prenant pour cible les entreprises qui achètent des publicités dans les médias considérés comme véhiculant des idées d’extrême droite ou diffusant des propos racistes ou sexistes.
Comme nous l’avons vu, en 2020, pour protester contre les messages de haine sur Facebook, qui avaient suivi la mort de George Floyd, était apparu le mouvement #StopHateForProfit, une coalition de neuf ONG composée de l’Anti-Defamation League, Color of Change, Common Sense, Free Press, NAACP, Moz://a, Lulca, NHMC, et Sleeping Giant. Ces ONG comptent des contributeurs du Forum Économique Mondial dans leurs rangs. On peut citer l’exemple d’Heather McGhee, présidente de Color Of Change, ou de David Saperstein, directeur émérite de The Religious Action Center of Reform Judaism et membre du board de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People). Lors du rachat de Twitter par Elon Musk, #StopHateForProfit s’était déchaîné contre le réseau social, publiant des hashtags #StopToxicTwitter.
Après plusieurs mois de conflit avec l’ADL, Elon Musk avait déjà craqué en publiant un tweet qui avait suscité la polémique et un nouveau boycott de Disney, Airbnb, Apple, IBM, Netflix et Coca-Cola, des entités qui sont toutes liées au Forum économique mondial.
Concernant LFI, le parti a sans doute porté le flanc en refusant de qualifier le Hamas d’organisation terroriste, mais sinon le parti avait tenté de soutenir la stratégie portée par la diplomatie française durant deux décennies de solutions à deux États.
On peut également se rappeler les péripéties du maire de Lyon, Grégory Doucet, qui avait dû se résoudre à annuler à contre coeur la table ronde, à laquelle devait participer l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri.
On peut aussi s’interroger sur le rôle de certaines personnalités au sein du PS, tels que François Hollande et Anne Hidalgo, tous deux contributeurs de l’Agenda 2030 du Forum Économique Mondial, qui ne cessent de pourfendre la Nupes et en particulier LFI.
Enfin, on peut faire le choix d’avoir de la compassion pour toutes les personnes qui souffrent quelles que soient leurs origines.