You are currently viewing Bruno Retailleau avertit les agriculteurs : « Tolérance zéro » en cas de blocages durables
Bruno Retailleau. Photo : @Jean Baptiste DOAT

Bruno Retailleau avertit les agriculteurs : « Tolérance zéro » en cas de blocages durables

À la veille d’une nouvelle mobilisation des agriculteurs français, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a clairement défini la ligne du gouvernement face aux actions prévues par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. Lors d’une intervention sur RTL ce dimanche 17 novembre, il a affirmé qu’en cas de blocages prolongés ou d’enkystement, « ce sera tolérance zéro ». Ce message, adressé directement aux leaders syndicaux agricoles qu’il a rencontrés cette semaine, marque une position ferme du gouvernement face à des actions qui pourraient perturber le quotidien des Français.

Le ministre a souligné les limites que le gouvernement entend imposer : pas d’atteinte aux biens, pas d’atteinte aux personnes, et aucune paralysie prolongée des infrastructures. Bruno Retailleau a précisé que si ces règles étaient enfreintes, les forces mobiles seraient déployées pour rétablir l’ordre. Ces déclarations interviennent alors que la colère gronde à nouveau dans les campagnes, notamment en raison de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Cet accord, vivement critiqué par le monde agricole, est perçu comme une menace directe pour les exploitations françaises, déjà fragilisées par une concurrence jugée déloyale.

Le ministre a également pris soin de distinguer les revendications des agriculteurs de celles d’autres mouvements sociaux, comme les cheminots. Il a critiqué ce qu’il appelle une « gréviculture » récurrente chez ces derniers, tout en reconnaissant la légitimité de la colère des agriculteurs, qu’il décrit comme des travailleurs « qui n’arrivent pas à vivre de leur métier ». Cette approche différenciée vise à souligner l’écoute du gouvernement vis-à-vis des préoccupations du monde agricole, tout en réaffirmant la nécessité de préserver l’ordre public.

En parallèle, Bruno Retailleau a ouvertement critiqué la gestion économique de l’agriculture française, pointant un excès de bureaucratie intérieure et une libéralisation commerciale « à tout vent » à l’extérieur. Pour lui, il est impératif d’instaurer une concurrence plus équitable et de réduire les contraintes qui pèsent sur les exploitants. Bien qu’il ait reconnu que la France pouvait s’opposer à l’accord Mercosur, il a néanmoins insisté sur la nécessité de revoir les approches économiques dans ce secteur.

Ces propos interviennent alors que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont annoncé plus de 80 actions locales prévues jusqu’à mardi. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a précisé que ces mobilisations, bien que visibles, ne viseront pas à bloquer les Français, mais à les prendre à témoin. Cependant, Bruno Retailleau a clairement averti que toute infraction des règles fixées entraînerait une réponse rapide et ferme des autorités.

Laisser un commentaire