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La rédactrice en chef du Wall Street Journal, Emma Tucker. Image : Capture d'écran Forum économique mondial.

Davos 2024 : La rédactrice en chef du Wall Street Journal déplore que les médias traditionnelles ne contrôlent plus l’information

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La révolution numérique a bouleversé le paysage médiatique mondial, remettant en question le monopole traditionnel des médias sur la diffusion de l’information. Cette question a été abordée lors de Davos 2024, dont le thème principal était « restaurer la confiance », notamment lors d’une conférence intitulée « Défendre la vérité », où la rédactrice en chef du Wall Street Journal, Emma Tucker, a déploré que que les médias traditionnels ne soient « plus propriétaires de l’information ».

« Je pense qu’il y a un défi très spécifique pour les marques historiques, comme le New York Times et le Wall Street Journal », a déclaré Tucker. « Si vous remontez il n’y a pas si longtemps, comme je l’ai dit, nous étions propriétaires de l’information. Nous étions les gardiens et nous détenions également les faits », a-t-elle ajouté.

« Si cela était dit dans le Wall Street Journal, le New York Times, alors c’était un fait », a poursuivi la rédactrice en chef du Wall Street Journal. « De nos jours, les gens peuvent se tourner vers toutes sortes de sources différentes pour obtenir des informations et ils s’interrogent beaucoup plus sur ce qui se passe, sur ce que nous disons », a-t-elle précisé.

Alors que l’édition de Davos 2024 avait pour thème principal « Rétablir la confiance », cette table ronde avait pour objectif de discuter autour de la perte de confiance envers les médias traditionnels et de répondre à la question « Quelles mesures les parties prenantes doivent-elles prendre pour préserver un écosystème de confiance sain ? ». Le Forum économique mondial, relevait que seulement « 40 % des gens font systématiquement confiance aux informations » et signalait que son Centre pour la quatrième révolution industrielle peut aider les parties prenantes à exploiter tout le potentiel du progrès technologique pour une transformation équitable et centrée sur l’humain des industries, des économies et des sociétés ». Celui-ci se concentre notamment sur « la réduction de la fracture numérique, en garantissant l’adoption responsable de l’IA, en favorisant une technologie fiable ».

Les autres participants à cette conférence n’étaient autre que Meredith Kopit Levien, la présidente du New York Times, un média affilié au Forum économique mondial ; Jeanne Bourgault, contributrice de l’agenda 2030 du FEM et présidente d‘Internews, une organisation indépendante de développement des médias, basée à Londres, au Royaume-Uni et s’appuyant principalement sur des financements européens ; Mark Leonard, contributeur du FEM et président de l‘European Council on Foreign Relations, un think tank qui a pour objectif de « promouvoir un débat éclairé à travers l’Europe sur le développement d’une véritable politique étrangère européenne intégrée, cohérente et efficace » ; mais également la Vice-présidente pour les valeurs et la transparence, de la Commission européenne, Vera Jourova.

Cette dernière a mis en garde contre la montée de la désinformation, la qualifiant de « menace pour la sécurité ». Elle a également souligné que la désinformation « faisait partie de la doctrine militaire russe de déclencher une guerre de l’information ».

« La désinformation est un outil très puissant », a poursuivi Jourová, ajoutant que « dans l’UE, nous nous concentrons sur l’amélioration du système permettant aux citoyens de connaître les faits correctement. Nous ne parlons pas d’opinions. Nous ne corrigeons pas les opinions ou les opinions de qui que ce soit. Il s’agit ici des faits. »

En parallèle de ces débats, Věra Jourová a rencontré des dirigeants de plateformes telles que YouTube et Meta, les incitant à « respecter les règles », autrement dit à respecter le DSA, le texte qui régule les réseaux sociaux sur le territoire européen qui a été porté pendant la PFUE, par le commissaire européen au marché intérieur et ancien PDG d’Atos, le géant du numérique français affilié au FEM.

Lors de son « discours spécial » à Davos, Ursula von der Leyen, s’est quant à elle adressée au fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab, se félicitant qu’avec sa « réglementation sur les services numériques, l’Europe ait « défini les responsabilités des grandes plateformes de l’internet concernant le contenu qu’elles promeuvent et qu’elles diffusent ». « Une responsabilité envers les enfants et les groupes vulnérables visés par les discours de haine. Mais aussi une responsabilité envers nos sociétés tout entières. »

Pour rappel, dans le cadre de leurs campagnes #Verified et #Nonàlahaine les Nations unies du secrétaire général et contributeur du Forum économique mondial, Antonio Guterres, interviennent déjà dans la modération des plateformes de réseaux sociaux sous couvert de lutter contre l’infodémie et les messages haineux.

La présidente de la Commission européenne, souhaite également étendre ce modèle à l’IA générative, avec l’IA Act, le texte qui va réguler l’intelligence artificielle et qui devrait être présenté au vote le 2 février prochain au parlement européen. « L’Europe doit redoubler d’efforts et montrer la voie vers une utilisation responsable de l’IA » a déclaré Von Der Leyen devant Schwab.

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