Dans un entretien accordé à L’Express, Vincent Pons, économiste et professeur à la Harvard Business School, université affiliée au Forum économique mondial, examine les implications de la récente élection présidentielle américaine. Il évoque notamment l’impact crucial qu’ont eu selon lui, les 120 millions de dollars d’Elon Musk en faveur de Donald Trump, ainsi que les possibles conséquences économiques inégalitaires de la politique de ce dernier.
Selon Vincent Pons, le soutien financier d’Elon Musk a été décisif dans cette élection. Musk a en effet contribué à hauteur de 120 millions de dollars au « Super PAC America PAC », qui a soutenu Trump par des campagnes publicitaires et des opérations de terrain ciblant les électeurs dans les États clés. Ce financement massif a permis d’embaucher 2 500 personnes pour du porte-à-porte, touchant ainsi 10 millions d’électeurs. Pons ne précise toutefois pas que Musk n’était pas le principal soutien de Trump, mais que c’était bien, Timothy Mellon, qui n’est même pas coté, son nom étant moins médiatique en France. De plus, Kamala Harris a pu compter sur 1,65 milliard de fonds récoltés contre 1,09 milliard de dollars, pour Trump et si les gros donateurs ont offert 711 millions au candidat Républicain, la candidate Démocrate a récolté 649 millions de la part de ses soutiens les plus importants.
Pons minimise l’impact de l’inflation sur les foyers américains
Pons évoque également l’importance de l’Economie qui a joué un rôle centrale lors de cette campagne, rappelant que 45 % des électeurs estimaient que leur situation financière s’était dégradée sous la présidence de Joe Biden, favorisant ainsi le vote pour Trump.
L’Economiste minimise l’impact d’une inflation record sous le mandat de Biden, expliquant que « La hausse des prix est revenue dans l’épure fixée par la Fed, autour de 2 % l’an, et la Réserve fédérale a commencé à réduire ses taux d’intérêt ». Cela n’empêche que les prix ont augmenté durant 4 ans et qu’ils ont atteint des niveaux records, même si cette dynamique c’est infléchie.
L’économiste dépeint également tableau noir de la politique économique qui va être menée par Trump, prévoyant que l’augmentation des droits de douane, risque de creuser les inégalités en augmentant l’inflation. Vincent Pons met également en garde contre les effets économiques potentiellement désastreux des mesures d’expulsion des travailleurs immigrés. Le manque de main-d’œuvre, notamment dans le secteur des services, pourrait faire grimper les salaires et ainsi relancer l’inflation, même s’il sera difficile de faire pire que Biden. Pons s’inquiète également de possibles réductions d’impôts, notamment pour les entreprises, qui pourraient creuser le déficit public américain, même si les marchés ont d’ores et déjà bien réagi à l’élection de Trump et que la Croissance pourrait permettre de réduire le déficit.
L’économiste estime que l’Europe va devoir se défendre
Enfin, Pons estime qu’avec l’élection de Trump, « l’Europe va devoir reprendre son destin en main, surtout si le président américain se retire de l’Otan ou réduit son soutien militaire et financier à l’Ukraine », dans la droite ligne des déclarations du président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, qui a tenu le même discours au Sommet de la Communauté politique européenne, juste après que l’interview de l’économiste n’ait été publiée.
En matière de politique commerciale, Pons estime que l’Europe va devoir décider si elle continue de promouvoir les échanges internationaux ou si elle adopte des mesures protectionnistes, alors que selon lui, Donald Trump a dynamité, lors de son premier mandat, « la mondialisation heureuse ».
Un parcours sous le signe du Forum économique mondial
En France, Pons est passé par l’ENS comme de nombreux autres contributeurs du FEM, tels que Chloé Maurel ou Farid Toubal avant de rejoindre d’autres écoles fréquentées par des proches du Forum, comme Science Po paris, (Jean-Paul Fitoussi, Guillaume Vuillemey, …) et l’ENSAE Paris (Jamal Ibrahim-Haidar, Jean-Charles Rochet, …)
Pons s’est installé à Boston pour entreprendre un doctorat en 2008 et a obtenu son Ph.D. en économie au Massachusetts Institute of Technology (MIT) affilié au Forum économique mondial en 2014 sous la direction de la contributrice de l’agenda 2030 du FEM, Esther Duflo.
En 2012, il a été invité à participer à la campagne présidentielle du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, François Hollande.
Depuis 2015, Pons est employé à la Harvard Business School, membre du FEM. Il est affilié au National Bureau of Economic Research, un organisme privé américain, sans but lucratif, politiquement indépendant, consacré aux sciences économiques et aux recherches empiriques associées, particulièrement à l’économie américaine, qui est membre du FEM. Il est également membre du Centre for Economic and Policy Research dirigé par la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Beatrice Weder di Mauro et de l’Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab, dans lequel on retrouve de nombreux contributeurs du FEM, tels que Pascaline Dupas, Iqbal Dhaliwal, ou Marianne Bertrand.