Au lendemain de la mort du pape et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, François, survenue le 21 avril 2025, le regard du monde se tourne vers la Chapelle Sixtine où se prépare un conclave décisif. Parmi les favoris, un nom revient avec insistance : celui du cardinal Pietro Parolin, lui aussi proche du WEF. Architecte de la diplomatie vaticane depuis plus d’une décennie, ce haut prélat italien se distingue aussi par ses liens étroits avec le Forum économique mondial (WEF) et sa participation au Groupe Bilderberg, deux cénacles emblématiques de la gouvernance globale. Deux autres contributeurs du FEM, font partie des favoris.
Âgé de 70 ans, le cardinal italien est actuellement secrétaire d’État du Saint-Siège, véritable « Premier ministre » du Vatican, et acteur majeur de la diplomatie religieuse mondiale. Son parcours témoigne d’une maîtrise des enjeux géopolitiques majeurs, du nucléaire iranien à la normalisation avec la Chine du contributeur du FEM, Xi Jinping, en passant par les dialogues interreligieux avec Moscou ou le dégèle entre les Etats-unis et Cuba
Une Longue carrière diplomatique au Vatican
Ordonné prêtre en 1980 et entré très tôt dans les services diplomatiques du Vatican, Pietro Parolin a travaillé au Nigéria et au Mexique. Il a également été nommé nonce apostolique au Venezuela, à un moment où Hugo Chávez tentait de promouvoir sa révolution socialiste.
Le 30 novembre 2002, Pietro Parolin devient sous-secrétaire pour les relations avec les États du Vatican. À ce poste, il joue un rôle central dans la promotion du traité de non-prolifération nucléaire. En 2006, à l’AIEA, l’agence internationale de l’énergie atomique, membre du FEM, il défend ce traité comme essentiel pour le désarmement et le développement pacifique de l’énergie nucléaire, appelant à une coopération internationale renforcée.
Il a ensuite été nommé depuis 2013, secrétaire d’État du Saint-Siège, soit le numéro deux du Vatican. En 2014, il était aux côté du Pape François lors de sa visite au Parlement européen. La même année, il est intervenu devant l’Assemblée générale des Nations unies, qui étaient alors dirigées par le contributeur du FEM, Ban Ki–moon, pour rappeler les problèmes de répartition de la richesse et de la situation des chrétiens d’Orient face à la montée du terrorisme.
En février 2015, face au chaos en Libye et à la menace de l’État islamique, le cardinal Pietro Parolin appelle à une intervention internationale rapide, tout en insistant pour qu’elle respecte le droit international et soit placée sous l’égide de l’ONU. Il réagit notamment à l’exécution de 21 chrétiens coptes par l’EI, qualifiant l’acte de « terrifiant ».
Une visite remarquée à Davos 2017
Mais c’est surtout sa présence à Davos en 2017, en tant que représentant du Vatican, qui attire aujourd’hui les regards. Parolin y a porté un message d’« humanisme intégral », très en phase avec l’agenda 2030 du WEF, prônant l’inclusion, la lutte contre le réchauffement climatique, et un dialogue multilatéral avec les grandes puissances économiques.
Premier cardinal au Bilderberg : une première historique
En juin 2018, Pietro Parolin devient le premier représentant du Vatican à participer à une réunion du Groupe Bilderberg, connu pour réunir les élites politiques, économiques, technologiques et médiatiques de la planète.
L’architecte du rapprochement avec la Chine
Le 22 septembre 2018, un accord historique entre le Vatican et la Chine permet la nomination conjointe des évêques. Cet accord, non signé par Pékin mais renouvelé unilatéralement par le Vatican en 2020 et 2022, reste confidentiel et critiqué pour son manque de transparence. Parolin, principal négociateur, a confirmé que les discussions se poursuivent malgré la nomination unilatérale d’un évêque par le Parti communiste chinois, violant l’esprit de l’accord. De nombreuses figures catholiques comme le cardinal Joseph Zen dénoncent une trahison envers les catholiques chinois, soumis à une répression accrue.
Un papabile calibré pour un pontificat « global »
Multilingue (italien, anglais, espagnol, français), expérimenté, modéré sur le plan théologique, Parolin est décrit comme modéré sur les questions liturgiques et sociétales, ce qui pourrait en faire un pape de compromis, entre les progressistes porteurs de réformes et les conservateurs attachés à la tradition. Son positionnement sur certaines questions sensibles, comme le rejet du mariage homosexuel, reste en accord avec la doctrine traditionnelle, tandis que son approche de la diplomatie se veut inclusive, centrée sur l’Homme, les pauvres et les migrants.
Mais son alignement sur les objectifs du WEF et sa participation aux forums mondialistes en font aussi un symbole d’ouverture à un ordre mondial multipolaire, où l’Église jouerait un rôle de médiatrice entre les peuples, les cultures et les institutions.
Un avenir sous surveillance
Si son élection comme pape est loin d’être acquise – l’adage romain rappelle que « celui qui entre papabile au conclave en ressort cardinal » – le nom de Parolin incarne une orientation possible de l’Église catholique vers un rôle plus institutionnalisé au sein des grandes dynamiques globales.
Lors de ses passages à Davos en 2017, puis au Groupe Bilderberg en 2018, Parolin a défendu une vision du monde axée sur une « maison commune » à construire avec les puissances économiques et technologiques, en phase avec les Objectifs de développement durable (ODD) de l’agenda 2030. Une posture qui, dans certains cercles, fait de lui le candidat idéal pour un Vatican aligné sur les enjeux globaux.
Une Église au carrefour des influences
Si Parolin est élu, il deviendrait le premier secrétaire d’État du Vatican à accéder au trône pontifical depuis Pie XII, mais il n’est pas le seul cardinal identifié comme proche des cercles mondialistes. Le ghanéen Peter Turkson, engagé sur les questions environnementales, est lui aussi contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial et il était présent à Davos 2025 pour délivrer un message du Pape François sur les questions d’Intelligence artificielle.
On peut également citer le contributeur du FEM, Luis Antonio Tagle, très actif sur les migrations et la pauvreté. Les trois hommes participent activement aux thématiques promues par le Forum de Davos et dispose d’une visibilité médiatique internationale. Reste à savoir si les cardinaux électeurs privilégieront cette vision mondialisée.