Alors que la guerre en Ukraine s’intensifie, le sort des soldats nord-coréens envoyés en soutien à la Russie fait l’objet de nombreuses révélations. Entre captures, pertes massives et conditions extrêmes, leur présence soulève des questions sur l’implication de Pyongyang dans ce conflit.
Le 26 décembre, l’armée ukrainienne a capturé son premier soldat nord-coréen sur le front dans la région russe de Koursk. Gravement blessé, ce militaire, décrit comme un « mercenaire de Corée » par les forces ukrainiennes, a succombé à ses blessures le 27 décembre.
Le soldat capturé, dont l’état de santé était critique, a été photographié par les Forces d’opérations spéciales (FOS) ukrainiennes. Bien que son identité complète ne soit pas confirmée, les renseignements sud-coréens (Gukga Jeongbowon) ont validé ces informations.
Aujourd’hui, le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky, a annoncé lors de son allocution télévisée que plusieurs soldats nord-coréens blessés sont morts en Ukraine ce vendredi après avoir été faits prisonniers.
« Plusieurs soldats nord-coréens sont morts aujourd’hui. Nos soldats ont réussi à les capturer. Mais ils étaient très grièvement blessés et n’ont pas pu être sauvés », a-t-il déclaré, soulignant « la folie dont sont capables les dictatures », qui envoient des militaires mourir « dans des combats en Europe ».
« Ils ont beaucoup de pertes. Beaucoup. Et nous voyons que l’armée russe et les superviseurs nord-coréens ne s’intéressent pas du tout à la survie de ces Coréens », a ajouté Zelensky. « Tout est fait pour qu’il nous soit impossible de capturer des Coréens. Les Russes les envoient à l’assaut avec une protection minimale », a-t-il précisé.
Guerre psychologique et morale effondrée
Ces dernières semaines, Kiev aurait pourtant multiplié la diffusion de photos et vidéos visant à discréditer l’implication nord-coréenne. La campagne ukrainienne « Je veux vivre » incite directement les soldats nord-coréens à se rendre, leur promettant sécurité et nourriture. Cette initiative s’appuie également sur des documents saisis, dont un journal intime publié récemment par les FOS, révélant l’état émotionnel précaire des troupes nord-coréennes.
Un extrait poignant montre un soldat souhaitant un anniversaire à son compagnon d’armes, loin de sa famille, dans des conditions désastreuses : « Quand vous voulez souhaiter un joyeux anniversaire à votre ami, mais qu’au lieu d’une fête vous tenez un AK-47 dans une tranchée loin de chez vous, les bougies sont remplacées par des balles ukrainiennes de 5,56 millimètres. »
Un bilan humain désastreux
Selon les déclarations du contributeur du FEM, Volodymyr Zelensky , plus de 3 000 soldats nord-coréens auraient déjà été tués depuis leur déploiement en mi-décembre. Un chiffre qui contraste avec ceux du porte-parole de la présidence américaine, John Kirby, qui parle de « Plus de mille » soldats nord-coréens ayant été tués ou blessés au cours d’assauts « sans espoir » dans la région frontalière russe de Koursk.
Ces chiffres reflètent toutefois le rôle de ces troupes, souvent considérées comme de la « chair à canon » par les russes, mais aussi par leur chef d’Etat, Kim Jong-Un, lui aussi membre du FEM. Ils ne peuvent pas compter non plus sur la clémence des soldats ukrainiens.
Implication nord-coréenne et alliance avec Moscou
La Corée du Nord aurait déployé jusqu’à 12 000 soldats pour soutenir la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. Ces troupes s’inscrivent dans une alliance stratégique vantée par le ministre russe de la Défense, qui parle de « fraternité d’armes » entre Moscou et Pyongyang. Cette collaboration soulève des questions sur l’étendue des échanges militaires entre les deux nations, incluant des missiles nord-coréens contenant des composants occidentaux, selon des rapports récents.
Source : Courrier International
