Le départ brutal d’Andriy Yermak, plus proche collaborateur du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky, bouleverse l’équilibre du pouvoir à Kiev. Sur fond de scandale de corruption et de pressions américaines pour conclure un accord de paix, cette démission ouvre une période d’incertitude politique majeure en pleine guerre.
En Ukraine, la journée du vendredi 28 novembre a fait l’effet d’une onde de choc. À l’aube, la perquisition du domicile d’Andriy Yermak, chef tout-puissant de l’administration présidentielle, révélait l’ampleur d’une enquête anticorruption visant l’entourage du pouvoir. Quelques heures plus tard, Volodymyr Zelensky annonçait en personne la démission de celui qui, depuis 2022, l’accompagnait dans chaque bataille politique, diplomatique ou militaire. Une chute spectaculaire pour un homme perçu à la fois comme indispensable et profondément clivant.
Âgé de 54 ans, ancien avocat passé par le secteur audiovisuel, Yermak n’était pas seulement un conseiller. Dans le système ukrainien, sa fonction concentre des pouvoirs sans équivalent dans les démocraties occidentales : chef de cabinet, stratège politique, coordinateur de la politique étrangère et superviseur des flux d’aide militaire. Depuis l’invasion russe du 24 février 2022, il appartenait au cercle des “hommes du bunker”, ceux qui étaient restés auprès du président dans les premières heures du conflit. Sa silhouette massive, en costume ou en treillis, apparaissait sur toutes les photos officielles, à Washington, Paris ou Londres, incarnant ce mélange d’autorité et d’omniprésence qui inquiétait autant qu’il rassurait.
Mais cette centralité avait un prix. Yermak s’était attiré de nombreuses inimitiés, amplifiées par sa gestion verticale du pouvoir. Plusieurs ministres populaires, comme l’ancien chef de la diplomatie et contributeur du FEM, Dmytro Kuleba, avaient été écartés sous son impulsion. Son influence sur les affaires intérieures nourrissait les critiques, jusqu’à pousser la rue à s’en mêler. L’été dernier, des manifestations avaient éclaté contre une loi affaiblissant les organismes anticorruption du pays, texte rapidement dénoncé comme un recul démocratique et finalement annulé sous pression de la société civile et des alliés étrangers. Les pancartes “Yermak démission !” avaient alors fleuri dans plusieurs villes.
Le scandale aujourd’hui révélé semble donner un sens nouveau à cette contestation. Après quinze mois d’investigations et des milliers d’heures d’écoute, le Bureau national anticorruption (NABU) a mis à jour un vaste système criminel au sein d’Energoatom, l’entreprise publique du nucléaire, impliquant des proches de la présidence et portant sur près de 100 millions de dollars détournés. Si Yermak n’est pas mis en cause directement, la secousse politique provoquée par ces révélations a rendu son maintien intenable. Des députés du parti présidentiel, Serviteur du peuple, réclamaient déjà son départ pour enrayer la crise de confiance. L’un d’eux résume l’état d’esprit général : “Nous devons retrouver la confiance du pays. Il ne s’agit pas seulement de Yermak, mais de tout un système.”
Cette démission survient au pire moment pour Kiev. Moins de dix jours plus tôt, Zelensky avait chargé Yermak de diriger la délégation ukrainienne dans les négociations de paix menées avec les États-Unis et la Russie, alors que l’administration Trump accentue sa pression pour obtenir un accord.
Sur les réseaux sociau ukrainiens, un florilège de mèmes se moque de son absence, en le gommant symboliquement de la célèbre vidéo tournée par Zelensky avec ses proches collaborateurs le 25 février 2022, au lendemain de l’invasion russe. Humour grinçant d’une population lassée des crises, mais aussi signe d’un profond besoin de renouvellement politique.
Volodymyr Zelensky, conscient de l’impact national et international de cette affaire, a annoncé l’ouverture de consultations pour nommer un nouveau chef de cabinet et engager une réorganisation plus vaste, même si la corruption en Ukraine est systémique.
Sources :
Le Monde – La démission d’Andriy Yermak, bras droit de Volodymyr Zelensky, un séisme politique pour l’Ukraine – lien.