Moins de trois mois après son arrivée au pouvoir, le premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a dissous la Chambre, ouvrant la voie à des législatives anticipées. Cette décision, approuvée par le roi et justifiée au nom d’un « retour du pouvoir au peuple », répond à la menace d’une motion de censure alors que le pays traverse une grave crise institutionnelle et un conflit meurtrier à la frontière cambodgienne.
La scène politique thaïlandaise vient de connaître un nouveau tournant éclair. Le premier ministre Anutin Charnvirakul a annoncé, dans un message publié sur Facebook, la dissolution de la Chambre des représentants afin de provoquer des élections anticipées. « J’ai rendu le pouvoir au peuple », a-t-il affirmé, revendiquant un geste d’apaisement démocratique dans un contexte de tensions croissantes. Quelques heures plus tard, le roi a officiellement approuvé le décret de dissolution transmis par le chef du gouvernement.
Arrivé au pouvoir depuis moins de trois mois, Anutin avait pourtant indiqué qu’il engagerait cette dissolution d’ici la fin janvier 2026, conformément à un accord politique conclu avec le People’s Party, principal artisan de la coalition qui avait permis son investiture. Il avait remplacé l’ancienne première ministre, Paetongtarn Shinawatra qui s’était clairement positionnée contre l’escalade militaire avec le Cambodge. Celle-ci à du quitter son poste en juin 2025, après qu’une conversation téléphonique avec l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen ait fuité au cours duquel elle aurait adopté un ton amical et critiqué un haut responsable de l’armée thaïlandaise.
Depuis, Anutin Charnvirakul incarnait une politique de fermeté malgré les accords avec Washington. Mais l’accélération soudaine du calendrier traduit une perte de contrôle devenue manifeste. Le People’s Party, désormais dans l’opposition, menaçait en effet de déposer une motion de censure contre son gouvernement minoritaire, après un vote parlementaire qui a enflammé la Chambre.
Lors d’une séance conjointe, les députés ont approuvé une mesure exigeant que toute révision constitutionnelle soit validée par un tiers des sénateurs. Cette disposition, soutenue par une majorité de parlementaires issus du parti Bhumjaithai d’Anutin, a aussitôt déclenché l’ire du People’s Party. Son leader, Natthaphong Ruangpanyawut, a publiquement sommé le premier ministre de dissoudre la Chambre, l’accusant de verrouiller le processus de réforme institutionnelle. Dans la foulée, le parti a enclenché son projet de motion de censure, donnant au premier ministre un ultimatum tacite.
Acculé politiquement, Anutin a choisi de reprendre l’initiative en renvoyant les Thaïlandais aux urnes. Une décision empreinte d’urgence, sur fond de rapports de force internes instables, mais aussi dans un contexte géopolitique extrêmement sensible. Le pays fait face depuis plusieurs semaines à un conflit meurtrier à la frontière cambodgienne, un affrontement qui fragilise encore davantage un exécutif déjà vulnérable. Cette dimension militaire pèse lourdement sur la scène politique, rendant l’incertitude électorale d’autant plus délicate.
Les élections à venir s’annoncent donc déterminantes pour la stabilité du royaume. La dissolution marque à la fois l’effondrement rapide de l’alliance qui avait porté Anutin au pouvoir et le retour d’une concurrence politique féroce, attisée par les débats sur la réforme constitutionnelle, l’équilibre des institutions et la gestion d’une crise sécuritaire aux portes du pays.
Ces accusations font écho au durcissement politique engagé par le Premier ministre Anutin Charnvirakul, qui a remplacé l’ancienne première ministre, Paetongtarn Shinawatra qui s’était clairement positionnée contre l’escalade militaire avec le Cambodge. Celle-ci à du lquitter son poste en juin 2025, après qu’une conversation téléphonique avec l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen ait fuité au cours duquel elle aurait adoré un ton amical et critiqué un haut responsable de l’armée thaïlandaise. Depuis, Anutin Charnvirakul a annoncé la fin des négociations bilatérales et une doctrine de riposte systématique aux attaques.
Méta-description :
Le premier ministre thaïlandais Anutin dissout la Chambre face à une motion de censure imminente, déclenchant des élections anticipées dans un contexte de crise politique et sécuritaire.
Tags :
Thaïlande, Anutin Charnvirakul, dissolution de la Chambre, élections anticipées, crise politique
Image :
Image réaliste d’un bâtiment du Parlement thaïlandais au crépuscule, drapeaux légèrement agités, atmosphère tendue, silhouettes de journalistes et véhicules officiels devant l’entrée, ciel orageux suggérant la crise politique, style photojournalistique, format 16/9, sans texte.
Sources :
Thai PBS World – Article du 11 décembre 2025 – https://www.thaipbsworld.com