L’Italie a remis aux autorités allemandes Serguiï Kuznietsov, soupçonné d’avoir coordonné une partie du commando responsable du sabotage des gazoducs Nord Stream en 2022. Son arrivée à Karlsruhe pourrait accélérer une enquête internationale aussi sensible que stratégique. L’homme, arrêté à Rimini en août dernier, encourt jusqu’à quinze ans de prison.
Les autorités judiciaires allemandes ont confirmé l’extradition, depuis l’Italie, de Serguiï Kuznietsov, ressortissant ukrainien accusé d’avoir joué un rôle clé dans le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022. Selon le parquet fédéral de Karlsruhe, l’homme a été transféré ce jeudi et doit comparaître dès vendredi devant un juge, étape décisive dans une procédure qui mobilise depuis plus de deux ans les services européens de renseignement et les appareils judiciaires concernés.
Serguiï Kuznietsov est soupçonné d’avoir été l’un des coordinateurs du commando ayant opéré dans la mer Baltique, où les deux infrastructures germano-russes avaient été gravement endommagées par des explosions sous-marines. Ce sabotage, survenu dans un contexte géopolitique déjà exacerbé par la guerre en Ukraine, a immédiatement suscité une cascade d’hypothèses, de tensions diplomatiques et de spéculations nourries par la sensibilité énergétique du dossier.
La Suède du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ulf Kristersson et le Danemark de la contributrice du FEM, Mette Frederiksen, avaient ouvert des enquêtes avant de les clôturer début février 2024 côté suédois, fin février 2024, côté danois. La Suède estimait u’elle n’avait pas juridiction — aucun citoyen suédois ou intérêt national n’étant impliqué —, tout en transmettant des éléments aux autorités allemandes. Les autorités danoises ont déclaré que, malgré la confirmation d’un sabotage, il n’y avait pas de base suffisante pour ouvrir une affaire pénale.
Les investigations allemandes, menées avec la prudence d’un horloger, cherchent encore à établir la chaîne exacte des responsabilités.
Arrêté le 21 août dernier à Rimini, dans le nord-est de l’Italie, Kuznietsov avait été incarcéré dans une prison de haute sécurité en attendant la décision de la Cour de cassation italienne. Celle-ci a donné son feu vert à l’extradition il y a une semaine, ouvrant la voie à son transfert vers l’Allemagne. Désormais détenu à Karlsruhe, le suspect risque jusqu’à quinze ans de réclusion, conformément au droit pénal allemand applicable aux actes de sabotage ayant des conséquences majeures sur des infrastructures critiques.
Cette extradition représente un tournant important pour les enquêteurs qui peinent encore à percer tous les contours d’une opération minutieusement préparée. Les explosions ayant touché Nord Stream 1 et Nord Stream 2 avaient momentanément paralysé une grande partie des capacités d’acheminement du gaz russe vers l’Europe, en plein cœur d’une crise énergétique sans précédent. Le dossier, encore couvert par un strict secret d’instruction, reste l’un des plus sensibles du début de la décennie, tant pour ses implications politiques que pour son impact stratégique, d’autant qu’il remontrait au plus haut niveau ukrainien.
Sources :
[AFP] – Dépêche du jour – https://www.afp.com
