Le Kremlin a confirmé ce 7 août que Vladimir Poutine et Donald Trump se rencontreront « dans les prochains jours ». Une réunion bilatérale qui pourrait marquer un tournant diplomatique, bien que les objectifs réels restent flous, entre stratégie de paix et manœuvres contre les sanctions.
Selon Youri Ouchakov, conseiller diplomatique du président russe, les préparatifs ont commencé et un lieu aurait été arrêté “en principe”. Cette rencontre, à l’initiative des États-Unis, fait suite à une visite du représentant spécial américain Steve Witkoff à Moscou, jugée « utile et constructive » par les autorités russes.
Ce sommet, s’il a lieu, constituerait la première entrevue en personne entre un président russe et un président américain depuis celle entre Joe Biden et Vladimir Poutine à Genève en 2021. Un événement d’autant plus significatif que les relations diplomatiques entre Moscou et Washington ont été rompues en février 2022, lors de l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie.
Les discussions entre Witkoff et Poutine, qui ont duré près de trois heures, auraient permis d’aborder plusieurs dossiers clés, notamment les perspectives de coopération stratégique entre les deux puissances et des signaux sur la question ukrainienne. Mais aucun engagement concret n’a été rendu public. Donald Trump, s’exprimant depuis la Maison-Blanche, a salué des “progrès significatifs” tout en restant évasif sur d’éventuelles concessions russes.
En parallèle, des informations issues du New York Times et de CNN indiquent que Trump souhaiterait organiser un second sommet à trois, incluant Volodymyr Zelenskyy. Or, le Kremlin a fait savoir, par médias interposés, qu’il privilégie un format strictement bilatéral.
L’offensive russe reste en cours dans les régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson, que Moscou revendique toujours de manière unilatérale.
Autre donnée cruciale : le sommet s’inscrit dans le cadre de l’ultimatum lancé par Donald Trump. Le président américain avait fixé au 8 août une échéance pour qu’un cessez-le-feu soit conclu, sans quoi de nouvelles sanctions frapperaient la Russie, notamment sur ses exportations pétrolières. L’administration Trump a déjà anticipé cette possibilité en imposant une surtaxe de 25 % sur les importations indiennes, visant indirectement les pays qui continuent d’acheter du pétrole russe.
Enfin, selon des informations obtenues par l’AFP, Trump aurait contacté plusieurs dirigeants européens, dont ceux de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la Finlande, à la suite de son échange téléphonique avec Zelenskyy. Le président ukrainien a affirmé que la position commune restait inchangée : “La guerre doit se terminer. Mais elle doit se terminer de manière honnête.”
En attendant le 8 août, date limite imposée par la Maison-Blanche, les regards restent tournés vers Moscou. La tenue effective du sommet pourrait signifier un tournant diplomatique majeur. Ou un simple épisode de plus dans une guerre de positions, militaire comme stratégique.
Sources :
RFE/RL, Reuters, Washington Post, The Guardian, The Australian, AFP, CNN, New York Times.