Depuis une décennie, divers squats à travers la péninsule ont inauguré des centres sportifs autogérés, dédiés en grande partie à la boxe et à diverses disciplines de combat, ouverte toutes et tous, où entraînement physique et activisme social, mais aussi politique se mêlent étroitement.
Nous nous sommes déjà intéressés à la Boxe-Populaire Croix-Rousse, la Boxe Populaire Dijon, ou la Boxe Populaire Villeurbanne, qui a ouvert ses portes au mois de septembre. Ses clubs s’inspirent des Boxe Populaires qui ont vu le jour en Grèce et en Italie.
Chez nos amis transalpins, la « Palestra Popolare Antifa Boxe » de Turin, pionnier en son genre, a vu le jour en octobre 2001. Situé dans le centre social squatté Askatasuna, il est le fruit de l’initiative d’un militant proposant d’investir les espaces vacants d’un gymnase commercial. Géré intégralement par des militants antifascistes, ce centre est accessible à tous sans coûter une fortune, contrairement aux gymnases traditionnels. Il revendique avec fierté une qualité d’entraînement équivalente à celle des structures traditionnelles, tout en rejetant l’idée de compétition pour privilégier la solidarité et l’entraide.
La « Palestra Popolare San Pietrino » de Florence partage cette philosophie. Ce gymnase propose boxe, aïkido et tai-chi sans nécessiter d’abonnement ni de cotisation. La gestion collective et l’entretien du lieu sont le fruit d’un effort communautaire. Les entraîneurs, souvent issus des rangs des sportifs plus expérimentés, transmettent leur savoir dans un esprit d’autogestion et d’égalité. L’entraînement, loin d’être un affrontement, devient un moment de partage et d’amélioration personnelle.
Ce mouvement a essaimé dans d’autres villes comme Milan, Bologne, Palerme, où se trouve la Palestra Popolare di Palerme et Rome, où l’on retrouve la Valerio Verbano del Tufello et la Palestra Popolare Quarticciolo. La diversité des disciplines proposées, de la boxe au tango autogéré, illustre la flexibilité et l’ouverture d’esprit de ces centres, qui accueillent tous les publics, indépendamment de leur statut juridique.
La force de ces centres ne réside pas uniquement dans leur offre sportive, mais aussi dans leur capacité à créer des espaces de vie collective, où l’entraînement se double d’un engagement social et politique fort. Ils promeuvent une vision plus saine et plus inclusive du corps et de l’entraînement, combattant les discriminations et les stéréotypes.