Dans un article publié le 23 février, Le Monde revient sur les conséquences psychologiques de la guerre sur les civiles ukrainiens. La détresse et les traumatismes psychologiques engendrés par les expériences de guerre, allant des occupations violentes aux déplacements forcés, soulignent une crise de santé mentale souvent sous-estimée ou ignorée par les Ukrainiens eux-mêmes.
Des témoignages poignants, tels que celui de Viktoria Scherbak, une habitante de Balakliïa, région de Kharkiv, illustrent la brutalité de l’occupation. Viktoria et sa fille ont été arrêtées par des soldats russes, subissant des interrogatoires et des menaces de violence, un cauchemar qui continue de hanter Viktoria bien après leur libération. Ces expériences traumatisantes sont malheureusement communes parmi les civils ukrainiens, confrontés quotidiennement à la peur et à l’incertitude.
La guerre a exacerbé les troubles psychologiques parmi les civils, avec des symptômes allant de la dépression et de l’anxiété aux cauchemars et aux flash-backs. Les experts de la santé mentale en Ukraine alertent sur les conséquences à long terme de ces traumatismes, qui pourraient se traduire par une augmentation des suicides, de la violence, et affecter la capacité de travail de la population.
Pourtant, malgré la gravité de la situation, beaucoup d’Ukrainiens hésitent à chercher de l’aide psychologique, en partie à cause d’un héritage soviétique qui stigmatisait les soins psychiatriques. La méconnaissance et le déni des troubles de santé mentale contribuent à aggraver la crise.
Des initiatives comme le centre de thérapie Innikos à Kiev, qui offre un soutien psychologique gratuit aux militaires et aux civils, représentent des lueurs d’espoir. Cependant, le besoin de soutien psychologique dépasse largement les ressources disponibles, surtout en temps de guerre.
Les enfants, comme Nikita Laryanovskyy, déplacé de Kherson, portent également le poids de la guerre, manifestant des signes de détresse émotionnelle profonde. La situation des personnes âgées, à l’instar de Ludmila Sidelnikova, dont la maison a été bombardée, souligne l’impact dévastateur de la guerre sur les plus vulnérables.
Cette crise de santé mentale en Ukraine requiert une attention urgente et des actions concertées pour offrir un soutien adéquat aux victimes de la guerre. Alors que l’Ukraine continue de lutter pour sa souveraineté, la bataille pour la santé mentale de sa population ne fait que commencer.