La Commission européenne a présenté un vaste plan pour développer le réseau ferroviaire à grande vitesse et promouvoir les transports durables. Objectif : relier plus efficacement les capitales européennes d’ici 2050, tout en réduisant les émissions liées à la route et à l’aviation.
Voyager de Paris à Madrid en six heures, de Berlin à Copenhague en quatre, ou d’Athènes à Sofia en six : telles sont les ambitions affichées par la Commission européenne dans son nouveau plan de développement du rail à grande vitesse, dévoilé mercredi 5 novembre à Bruxelles. Ce projet s’inscrit dans une stratégie globale visant à accélérer la transition écologique du secteur des transports, responsable d’environ un quart des émissions de CO₂ dans l’Union européenne.
« Il est impossible pour l’Europe d’atteindre ses objectifs climatiques sans s’attaquer aux transports », rappelle El País, qui souligne que le train reste le moyen de déplacement le moins polluant. Pourtant, les citoyens européens lui préfèrent encore largement la voiture ou l’avion, faute de liaisons rapides et continues entre les grandes capitales.
Pour y remédier, la Commission a présenté un plan en quatre volets, détaillé par La Repubblica. D’abord, l’élimination des « goulets d’étranglement » transfrontaliers, ces zones où les infrastructures ferroviaires ne sont pas alignées entre États membres. Ensuite, la mise en place d’une stratégie de financement coordonnée, soutenue par des cadres réglementaires harmonisés et des systèmes de billetterie unifiés. Enfin, Bruxelles souhaite encourager un marché européen du matériel roulant d’occasion et renforcer la gouvernance du réseau au niveau communautaire.
Mais un tel projet a un coût. Selon les estimations relayées par El País, l’achèvement d’un réseau à grande vitesse de nouvelle génération – permettant des vitesses supérieures à 250 km/h – nécessiterait près de 546 milliards d’euros d’investissements d’ici à 2050. Une somme colossale, reconnaît la Commission, qui admet que « le financement public ne suffira pas » et appelle à une mobilisation du capital privé à travers des partenariats et des programmes européens comme InvestEU.
Parallèlement au rail, Bruxelles a également annoncé de nouvelles initiatives pour encourager l’usage de carburants moins polluants dans le transport maritime et aérien. D’ici à 2027, 2,9 milliards d’euros seront consacrés à ces technologies vertes : deux milliards via le programme InvestEU, 300 millions par la Banque européenne de l’hydrogène, et près de 600 millions issus de fonds d’innovation et de recherche, notamment Horizon Europe. Un projet pilote de 500 millions d’euros pour soutenir les carburants d’aviation durables est également à l’étude.
Cette offensive sur les transports durables intervient alors que l’Union européenne tente de préserver sa crédibilité climatique à la veille de la COP30. À travers le développement du rail à grande vitesse, Bruxelles espère non seulement réduire son empreinte carbone, mais aussi renforcer la cohésion continentale en connectant directement les métropoles du Vieux Continent.
Sources :
Courrier International – « De Paris à Madrid en six heures : l’UE veut développer les lignes de train à grande vitesse » – Publié le 5 novembre 2025
El País – article cité sur le plan ferroviaire européen
La Repubblica – détails sur les mesures de la Commission européenne