Robin Zeng, dirigeant de CATL, leader mondial de la fabrication de batteries et membre du Forum économique mondial, a accusé Elon Musk de ne rien y connaitre en batteries. Le dirigeant chinois a-t-il lancé un débat technologique ou une manoeuvre politique ?
En 2020, Tesla annonçait en grande pompe la création de sa batterie révolutionnaire 4680. Ce format prometteur vise à offrir une densité énergétique supérieure tout en réduisant les coûts de production et en simplifiant l’assemblage. Déjà utilisée dans le Cybertruck et certaines Model Y, cette batterie est une avancée majeure pour Tesla, qui vient de franchir le cap symbolique de la production de sa 100 millionième cellule 4680. À raison de 495 000 cellules produites chaque jour, Tesla est capable d’alimenter environ 368 Cybertruck quotidiennement. Cependant, cette prouesse industrielle ne fait pas l’unanimité.
Les critiques de CATL : la stratégie de Tesla remise en question
Robin Zeng, fondateur et PDG de CATL, n’a pas mâché ses mots en critiquant la stratégie de Tesla. Selon lui, les cellules cylindriques, comme la 4680, sont une impasse technologique. Lors d’une discussion avec Elon Musk, Zeng aurait affirmé que ce format était voué à l’échec, tout en reprochant à Musk son manque de connaissances en électrochimie. « Il ne sait pas comment fabriquer une batterie », a lancé Robin Zeng, ajoutant que les promesses de Musk sur des délais de développement irréalistes, notamment pour la voiture autonome, n’aident pas à renforcer la crédibilité de Tesla.
Deux visions opposées : cellules cylindriques vs cellules prismatiques
Le différend entre Tesla et CATL dépasse les simples querelles personnelles. Il reflète deux visions technologiques radicalement différentes. Tesla mise sur une chimie lithium-ion à base de nickel-cobalt-manganèse (NCM) pour maximiser la densité énergétique. CATL, de son côté, privilégie les cellules prismatiques au lithium-fer-phosphate (LFP), connues pour leur durabilité et leur coût réduit. En outre, CATL innove avec des batteries sodium-ion, encore moins chères à produire.
Ces divergences pourraient avoir des conséquences sur leurs collaborations futures. Si CATL reste un fournisseur clé pour Tesla, notamment pour son usine de Shanghai, la récente tension entre les deux dirigeants pourrait inciter Musk à diversifier davantage ses sources d’approvisionnement. Tesla a déjà obtenu une licence pour utiliser la technologie de CATL dans sa future usine du Nevada, prévue pour l’année prochaine, mais cette relation semble fragilisée.