L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) membre du Forum économique mondial a annoncé que la structure de confinement de Tchernobyl, endommagée par une frappe de drone en février, ne remplit plus pleinement son rôle de protection. Si la stabilité globale du site n’est pas compromise, une restauration complète est jugée urgente pour garantir la sécurité nucléaire à long terme.
Près de quarante ans après la catastrophe de 1986, Tchernobyl demeure un site fragile dont la sécurité dépend de dispositifs complexes. Le 5 décembre, à la suite d’une inspection réalisée la semaine précédente, l’AIEA a lancé une alerte inédite : le bouclier protecteur recouvrant le réacteur numéro quatre, achevé en 2019 et conçu pour contenir les matières radioactives, « a perdu ses principales fonctions de sécurité ». L’agence précise que les dégâts sont la conséquence de l’impact d’un drone survenu en février dernier, une attaque attribuée par l’Ukraine à la Russie et niée par Moscou.
Cette inspection, menée par une mission internationale, a constaté que l’arche en acier – pilier de la stratégie de confinement post-accident – avait perdu une partie de sa capacité à assurer l’étanchéité de l’ensemble. Le directeur général de l’AIEA et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Rafael Grossi a souligné que si les structures porteuses et les systèmes de surveillance n’avaient subi aucun dommage permanent, « une restauration complète reste essentielle » pour éviter une dégradation évolutive qui pourrait compromettre la protection dans les années à venir. Certaines réparations ont déjà été entreprises, mais elles demeureraient insuffisantes au regard des standards exigés.
Selon les informations relayées par l’ONU, le drone aurait été équipé d’une ogive explosive et avait provoqué un incendie sur le site, endommageant le revêtement externe de la structure de confinement. Malgré la gravité symbolique et technique de l’attaque, les niveaux de radiation sont restés stables et aucune fuite radioactive n’a été enregistrée, un élément que l’AIEA tient à rappeler pour prévenir les risques de panique. L’incident marque néanmoins une étape supplémentaire dans la vulnérabilité croissante des infrastructures nucléaires en zone de guerre.
Le site de Tchernobyl, dont le dernier réacteur a été arrêté en 2000, demeure un lieu sensible du fait des tonnes de matériaux radioactifs toujours présentes sous l’ancien sarcophage soviétique. La nouvelle arche construite pour remplacer celui-ci avait été pensée pour durer un siècle.
Sources :
Le Figaro / Reuters – Article du 5 décembre 2025 – lien