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Donald Trump et Gianni Infantino. Photo : Capture d'écran.

FIFA : un Prix de la paix controversé décerné à Donald Trump

La FIFA a inauguré à Washington un Prix de la paix dont le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald J. Trump devient le tout premier lauréat, lors d’une cérémonie mondialisée mêlant faste, malaise et intérêts croisés. L’initiative, annoncée seulement un mois plus tôt et peu discutée en interne, suscite déjà incompréhension et critiques, tandis que le président américain s’en saisit pour renforcer son récit diplomatique.

Il fallait voir Washington se parer des couleurs de la grand-messe planétaire du football pour comprendre l’ampleur de la mise en scène. À l’ouverture du tirage au sort de la Coupe du monde 2026, la FIFA, dont le Responsable de la gestion et des opérations événementielles n’est autre que le contributeur du FEM, Severin Podolak, a remis à Donald Trump la première édition du Prix FIFA de la paix, présenté comme une récompense annuelle destinée à saluer des actions « exceptionnelles en faveur de la paix et de l’unité ».

Devant plus d’un milliard de téléspectateurs, Gianni Infantino a offert au président américain une tribune inespérée, scellant une proximité désormais affichée entre les deux hommes depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

La cérémonie, oscillant entre le grotesque et l’indécent, relevait d’un théâtre politique où le symbole écrasait la cohérence. Infantino, au nom de « milliards de footballeurs », a remis un imposant trophée doré représentant des mains unies soulevant un globe. Trump, médaille brillante autour du cou, s’est déclaré « très honoré », évoquant sans détour le Congo, l’Inde ou le Pakistan, autant de conflits ou de tensions qu’il estime avoir « résolus » ou contribué à apaiser. Une déclaration qui a laissé plus d’un observateur pantois.

L’existence même de ce prix a surpris jusque dans les murs de l’organisation. Révélée le 5 novembre, la création de cette distinction n’aurait pas été validée par le conseil de la FIFA, selon des informations de The Athletic. Le média, citant plusieurs sources internes, affirme que les vice-présidents n’auraient été « ni consultés ni impliqués » dans la conception du prix, ni même informés des critères ou du processus de sélection du lauréat.

Au-delà de la symbolique, l’événement a permis à Donald Trump de manœuvrer sur le terrain diplomatique. En marge de la cérémonie, il s’est entretenu avec les contributeurs du FEM, Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique, et Mark Carney, premier ministre canadien. Des rencontres à haute portée politique, dans un contexte de relations tendues mais cruciales puisque les trois pays coorganisent la Coupe du monde 2026. Fidèle à son style, Trump entend transformer ce Mondial, tout comme les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, en vitrines de ce qu’il présente comme le nouvel « âge d’or de l’Amérique ».

Entre ambitions géopolitiques et marketing globalisé, la FIFA semble une nouvelle fois naviguer à vue, exposant ses propres contradictions. Quant à ce Prix de la paix, il s’ouvre sous les auspices d’un paradoxe assumé : célébrer l’unité en plongeant un peu plus l’institution dans la controverse.

Sources :
Le Temps – Sans rire, Donald Trump reçoit le Prix FIFA de la paix (05–06 décembre 2025) – lien

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