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Photo : @ZeusUpsistos

Taxe Zucman : rejet cinglant à l’Assemblée, la gauche dénonce « un refus de justice fiscale »

Les députés de la majorité et de la droite ont retoqué lundi en commission des finances la taxe sur les grandes fortunes proposée par la gauche. Présentée comme un instrument de « justice fiscale », la « taxe Zucman » a été balayée, certains élus la qualifiant même de « mesure absurde démontée par n’importe quel étudiant ».

C’est un camouflet pour la gauche. Lundi soir, la commission des finances de l’Assemblée nationale a rejeté l’amendement visant à instaurer la taxe Zucman, un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, y compris ceux détenus sous forme d’actifs professionnels. Inspirée des travaux de l’économiste français Gabriel Zucman, la mesure entendait faire contribuer davantage les ultra-riches dans un contexte budgétaire tendu.

Cette proposition, défendue par les groupes socialiste, écologiste, communiste et insoumis, s’inscrivait dans l’examen de la partie « recettes » du projet de loi de finances (PLF) 2026. Après des heures de débats, les députés macronistes, LR et RN ont uni leurs voix pour l’écarter.

« Ne méconnaissez pas une inspiration profonde à la justice fiscale », a plaidé le communiste Emmanuel Maurel, tandis que le socialiste Mickaël Bouloux soulignait la nécessité de « nouvelles ressources » face à la hausse des dépenses publiques. En vain.

À droite, les critiques ont fusé. Le député Gérault Verny (LR) a qualifié la taxe d’« économiquement aberrante » : « Monsieur Zucman, sa taxe est démontée par n’importe quel étudiant en première année d’économie et gestion », a-t-il ironisé, estimant qu’elle serait à la fois confiscatoire et contre-productive. Les macronistes ont, eux, invoqué un risque d’inconstitutionnalité et de fuite des capitaux.

Face à ces attaques, l’insoumise Mathilde Feld a dénoncé une posture idéologique : « Il y a beaucoup d’hommes qui se pensent au-dessus de gens reconnus internationalement. Ce qui vous gêne, c’est que le patrimoine professionnel, là où les ultra-riches cachent leur fortune, serait enfin taxé. »

Au-delà du symbole, ce rejet préfigure des débats houleux à venir dans l’hémicycle. Vendredi, les discussions reprendront à zéro sur la version initiale du gouvernement, qui a déjà écarté toute hausse d’impôt. L’écologiste Tristan Lahais a regretté le manque de compromis : « C’est curieux de parler de consensus tout en refusant de céder sur la moindre recette. »

La bataille politique autour de la fiscalité des grandes fortunes, relancée par Gabriel Zucman et soutenue par plusieurs prix Nobel d’économie, semble loin d’être close.

Sources :

RMC, BFMTV, AFP

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