Le ministre des Affaires étrangères et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jean–Noël Barrot, a réagi fermement aux propos de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, qui exprimait des craintes quant à un potentiel « déferlement migratoire » en Europe suite à la chute du régime syrien. Dans une interview donnée sur franceinfo le 9 décembre 2024, Jean-Noël Barrot a qualifié les déclarations de Bardella de « contresens absolu » et a défendu l’idée que la chute de Bachar al-Assad pourrait représenter un espoir pour les réfugiés syriens.
Jordan Bardella avait alerté l’Union européenne sur les risques d’un afflux migratoire massif, potentiellement accompagné de terroristes islamistes, après la chute du président syrien. Selon Bardella, la prise de pouvoir par des milices islamistes en Syrie pourrait entraîner des conséquences dramatiques pour l’Europe, comme cela avait été le cas en 2015, lors de l’afflux de réfugiés syriens fuyant la guerre.
Jean-Noël Barrot a vivement contesté cette analyse, soulignant que les violences et persécutions infligées par Bachar el-Assad et ses alliés russes et iraniens étaient à l’origine de cet exode massif. Selon lui, la chute du régime syrien offrirait plutôt un espoir pour les réfugiés syriens dans la région, qui pourraient ainsi envisager de retourner chez eux en sécurité. Il a précisé que l’instauration d’un « État fort » en Syrie, respectueux des diverses communautés ethniques, politiques et religieuses du pays, serait la meilleure garantie pour éviter de nouveaux flux migratoires et limiter les risques terroristes.
L’impact géopolitique de la Syrie sur l’Europe
Jean-Noël Barrot a également insisté sur le fait que la chute du régime syrien pourrait réduire la menace terroriste en Europe, en permettant aux Syriens de retrouver la stabilité dans leur pays. Selon lui, la montée en puissance de l’État syrien, après la fin des violences de Bachar el-Assad, serait un facteur clé pour éviter une répétition des vagues migratoires que l’Europe avait connues en 2015.
Le ministre a pris également le temps de critiquer la position de certains partis politiques français, notamment une « bienveillance coupable » à l’égard du régime syrien, qu’il attribue à certains membres de l’extrême droite et de l’extrême gauche. Il a dénoncé cette solidarité et fascination pour un régime dictatorial qui a provoqué des souffrances énormes au sein de la population syrienne.
En réponse à Jordan Bardella, Jean-Noël Barrot a affirmé que l’avenir de la Syrie, avec un régime stable et respectueux de la diversité, serait essentiel non seulement pour la sécurité régionale mais aussi pour l’équilibre migratoire en Europe. Le ministre démissionnaire des Affaires étrangères a ainsi exprimé son optimisme quant à une résolution de la crise syrienne, tout en soulignant l’importance de la solidarité et de la responsabilité des puissances mondiales face aux défis migratoires.