Dans une tournure politique inédite depuis plus de six décennies, l’Assemblée nationale a censuré ce mercredi le gouvernement de Michel Barnier. Ce vote, déclenché par une motion de censure déposée par la gauche et soutenue par le Rassemblement national (RN), renverse le gouvernement du premier ministre, qui voulait faire passer le Budget en force avec le 49.3.
Tout a commencé lundi lorsque Michel Barnier, Premier ministre, a utilisé l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget de la sécurité sociale sans passer par un vote parlementaire. Cette décision controversée a suscité l’indignation de nombreux députés, conduisant au dépôt de deux motions de censure : l’une par la gauche, et l’autre par l’alliance entre le RN et les proches d’Éric Ciotti.
Mercredi soir, l’Assemblée nationale a voté à la majorité en faveur de la motion déposée par la gauche, avec le soutien déterminant des élus RN, provoquant ainsi la chute du gouvernement.
Une crise politique et institutionnelle
Des figures politiques, tels que François Bayrou ou Sébastien Lecornu, sont déjà évoquées pour lui succéder, mais aucune décision n’a encore été prise.
Réactions et divisions politiques
La gauche, bien que victorieuse, reste divisée sur la stratégie à adopter. Le Parti socialiste (PS) prône la formation d’un gouvernement de compromis, tandis que La France insoumise (LFI) appelle à des élections présidentielles anticipées. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, a réitéré son appel à la démission d’Emmanuel Macron, affirmant que « la censure inéluctable » démontre une défiance populaire massive envers le président.
Marine Le Pen, leader du RN, a également critiqué le gouvernement sortant, tout en refusant d’appeler directement à la démission du président, se contentant de souligner « l’évidence d’une défiance populaire définitive ». Alors que tout le monde se rejette la responsabilité de cette censure, sur le plateau de TF1, Marine Le Pen a estimé que » Le grand responsable de la situation actuelle, c’est Emmanuel Macron « . « La dissolution et la censure sont la conséquence de ses politiques et de cette rupture considérable qui existe aujourd’hui entre lui et les Français. »
Et maintenant ?
Michel Barnier, âgé de 73 ans, a annoncé qu’il remettra immédiatement sa démission à Emmanuel Macron. Il est attendu demain matin à l’Elysée. Pour éviter une paralysie institutionnelle, un nouveau Premier ministre pourrait être nommé dans les prochains jours. Une annonce rapide pourrait intervenir avant la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, prévue ce samedi. Emmanuel Macron doit s’exprimer demain soir. Il affirme qu’il ne serait pas raisonnable d’accueillir Trump sans chef de gouvernement, alors qu’il ne s’était pas précipité pour remplacer le Young global leader du Forum économique mondial, Gabriel Attal, durant les Jeux Olympiques.
L’incertitude demeure néanmoins. Conformément à la Constitution, une dissolution de l’Assemblée nationale et de nouvelles élections législatives ne pourraient avoir lieu avant sept mois. En attendant, le pays devra naviguer dans une situation politique inédite, même si cette situation est vécu régulièrement par nos voisins européens, tels que l’Italie ou la Belgique.