Invité sur BFMTV ce vendredi 6 décembre, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe a tiré la sonnette d’alarme sur la situation politique en France. Deux jours après la censure du gouvernement de Michel Barnier par l’Assemblée nationale, il estime que la France est « pas très loin d’une crise de régime ».
Lors de son intervention, Édouard Philippe a exprimé son inquiétude quant à l’état des institutions de la Ve République. Selon lui, le cadre constitutionnel, pensé par le général de Gaulle, pour garantir une stabilité politique, est aujourd’hui fragilisé. « La Ve République […] est je le constate quasiment remise en cause. Et ce n’est pas sans conséquence », a-t-il déclaré.
Pour le président du parti Horizons, cette situation pourrait déboucher sur un retour au régime des partis, un système qui dominait lors de la IVe République et était caractérisé par une forte fragmentation parlementaire et des gouvernements éphémères.
Une instabilité politique croissante
La chute du gouvernement de Michel Barnier, en poste depuis seulement trois mois, illustre cette instabilité, selon lui. « Quatre Premiers ministres en un an, l’instabilité est là, la capacité à voir à long terme a quasiment disparu », a affirmé Édouard Philippe.
Une situation économique dangereuse
D’après Philippe la situation actuelle, combinée à une fragilité financière et budgétaire, place la France dans une position « dangereuse ». « Notre situation financière place la France dans une situation inquiétante. Après cette censure, beaucoup de choses vont aller beaucoup moins bien.»
Pour le candidat à l’élection présidentielle de 2027, «l’État va continuer à fonctionner mais beaucoup de choses vont changer». «Quand nous ne stabilisons pas nos financières publiques, nous nous abandonnons. Ceux qui ne veulent pas voir le risque m’effraient !». L’’ancien premier ministre s’est alors emporté : «La France est en train de glisser. Ca m’agace, ca m’énerve, ca me met en colère. Ca me rend dingue de dire que la censure n’a aucune impact parce que ca met en danger le pays. »
Edouard Philippe prône l’utilisation du référendum
L’ancien Premier ministre a estime que « si le Parlement a du mal à discuter, s’il est dans les excès qu’on a constaté, je pense qu’il sera utile d’utiliser l’outil du référendum dans le respect de l’article 11. »
Philippe a précisé que cet outil constitutionnel pourrait être utilisé « sur des sujets économiques et sociaux comme la réforme de l’assurance chômage « . Il suggère que ‘son demande aux Français , « est-ce qu’il faut la faire, aller plus loin? »
Édouard Philippe appelle à un accord de LR jusqu’à la gauche «sociale-démocrate»
Le président du parti Horizon a appelé à une alliance allant des Républicains jusqu’à la gauche « sociale-démocrate ». « Plus le socle sera solide, mieux on se portera », a ajouté Philippe, qui a toutefois écarté La France insoumise et les communistes de son équation.
Édouard Philippe s’inquiète de la perte d’influence de la France
Alors qu’Ursula Von der Leyen a annoncé en début d’après-midi la conclusion de l’accord commercial UE-Mercosur, Édouard Philippe a dénoncé la perte « d’influence de la France ». Selon lui, le manque « de stabilisation politique » donne «une image de désinvolture » de la classe politique française. «Je ne suis pas sûr que Michel Barnier ait tout bien fait mais il a fait de son mieux», a-t-il ajouté, précisant que son parti avait tenté de le soutenir, ce qui n’a pas été le cas selon lui, de toutes les composantes du socle commun. Il regrette aussi « l’incapacité des responsabilités politiques à penser au pays », et assure que ne pas « faire de reforme a un cout considérable ».
Un futur incertain
Face à cette crise, le président Emmanuel Macron a annoncé qu’un nouveau Premier ministre serait nommé dans les prochains jours. Mais cette décision suffira-t-elle à rétablir la confiance ? Pour Édouard Philippe, qui n’a pas voulu ce prêter au jeu du casting, des réformes profondes sont nécessaires pour éviter que la situation ne se dégrade davantage.
« Je ne suis pas sûr qu’on irait mieux si on avait pas de président », a toutefois déclaré Philippe qui est candidat pour 2027. Le Young global leader de la fondation France-Amérique fondée par les présidents Ford et VGE, membres du groupe Bilderberg, se tient toutefois prêt au cas où. Philippe c’est d’ailleurs rendu à la dernière réunion du groupe Bilderberg,
Ce groupe informel est un formidable accélérateur de carrières politiques. Margaret Thatcher a par exemple été élue quatre ans après s’être rendue à une réunion du groupe en 1975. Le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Bill Clinton, a été élu un an après avoir participé à une réunion de ce cercle en 1991. Le contributeur du FEM, Emmanuel Macron, a participé à une réunion du groupe en 2014 avant d’être élu en 2017. Le young global leader du Forum économique mondial, Gabriel Attal, était présent à la réunion de 2023 avant d’être nommé Premier ministre, quelques mois plus tard.