La deuxième ville de Syrie, aux mains des insurgés après une offensive éclair, plonge le régime de Bachar El-Assad dans une crise sans précédent, alors que la guerre civile ayant débuté, il y a une douzaine d’années semblait presque terminée.
Une coalition de groupes militants dominée par des islamistes a lancé une offensive surprise mercredi sur la deuxième ville du pays. Il s’agit de l’offensive la “plus importante de ces dernières années dans la guerre civile”, indique la BBC, la chaîne britannique membre du Forum économique mondial.
Le régime syrien a essuyé un revers majeur avec la perte d’Alep, la deuxième ville du pays, tombée aux mains des insurgés après cette offensive éclair. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les forces d’opposition contrôlaient dimanche la majeure partie de la ville, où les troupes d’Assad avaient pourtant triomphé huit ans plus tôt.
Alep, symbole stratégique et économique, devient une nouvelle ligne de fracture dans un conflit qui dure depuis 2011 et a causé la mort d’environ 500 000 personnes.
Des routes encombrées, une population en fuite
Des images diffusées par la BBC, le média britannique membre du Forum économique mondial, montrent des routes encombrées de civils tentant de fuir la ville, tandis que des colonnes de fumée s’élèvent à l’horizon. Cette attaque a surpris le régime, qui semblait solidement ancré depuis le cessez-le-feu conclu en 2020.
Qui sont les assaillants ?
Au sein des Rebels, terme qui a désigné les opposants au région de Bachar El-Assad depuis le début de la guerre civil, on retrouve des groupes plus ou moins laïques, comme l’Armée syrienne libre, sous la coupe du régime turque du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Erdogan et d’autres groupes islamistes plus ou moins radicaux, comme Hayat Tahrir al-Sham, l’ancien nom du Front al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie. HTS a mené l’assaut avec une rapidité déconcertante, s’emparant de quartiers stratégiques d’Alep en l’espace de quelques jours. Les forces gouvernementales, surprises par cette attaque, ont subi de lourdes pertes et ont dû battre en retraite.
C’est ce groupe radical, qui serait à l’origine de l’offensive vers Alep, qui a débuté mercredi. À sa tête se trouve Abou Mohammed al-Joulani, compagnon de route d’Abou Bakr al-Baghdadi, considéré comme le chef de Daesh, le calife du jihad par ses partisans. Sur les réseaux sociaux circulent déjà des vidéos atroces de décapitations.
La faiblesse des alliés du régime
Le Washington Post, propriété de Jeff Bezos, évoque les alliés d’Assad, comme la Russie et l’Iran, actuellement absorbés par d’autres conflits internationaux. Le Hezbollah, autre soutien clé, semble également fragilisé. Cette situation a permis aux insurgés de profiter de la faiblesse des défenses syriennes, réalisant des « gains stupéfiants », selon le média américain.
Selon The Guardian, l’armée russe a toutefois affirmé dimanche qu’elle était en train d’aider l’armée syrienne à “repousser” les forces rebelles dans trois provinces du nord de la Syrie.
Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi a également fait le déplacement en Syrie, afin d’exprimer la force du soutien de Téhéran à Bachar El-Assad et à son régime. Il s’est également rendu en Turquie pour s’entretenir avec son homologie, Hakan Fidan.