Depuis Portoroz, en Slovénie, où se tenait la conférence du Med9, Emmanuel Macron a réagi hier à la rencontre annoncée entre Donald Trump et Vladimir Poutine prévue à Budapest. Le président français a salué le dialogue entre les deux dirigeants, tout en rappelant fermement les lignes rouges européennes : pas de négociation sur la paix en Ukraine sans Kiev, ni sans l’Europe.
C’est depuis la côte adriatique slovène que le président français a choisi d’adresser un message clair à Washington et à Moscou. En marge de la conférence de presse du Med9 — qui réunit les pays du sud de l’Union européenne —, Emmanuel Macron a réagi à l’annonce d’une rencontre prochaine entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Budapest.
« C’est une très bonne chose que les présidents puissent se rencontrer pour discuter de leur agenda bilatéral », a-t-il d’abord déclaré devant la presse internationale. Avant de préciser : « Mais à partir du moment où ils aborderaient le sort de l’Ukraine, les Ukrainiens doivent être autour de la table. Et s’ils évoquent la sécurité du continent européen, alors les Européens doivent y être également. »
Ce rappel, à la fois diplomatique et politique, vise à prévenir toute tentative de règlement de la guerre en Ukraine sans les acteurs directement concernés. Le chef de l’État, qui a souvent plaidé pour une « architecture de sécurité européenne », a tenu à souligner que la paix « ne se décrète pas entre grandes puissances, mais se construit avec les peuples qui la vivent ».
Lors de cette conférence du Med9 — qui réunit la France, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Grèce, Chypre, Malte, la Croatie et la Slovénie —, la question ukrainienne a occupé une place centrale. Emmanuel Macron y a réaffirmé le « soutien total et constant » de la France à Kiev :
« Nous continuons à avancer aux côtés de l’Ukraine, qui résiste vaillamment. Il ne faut céder à aucune désinformation : l’Ukraine continue d’innover, de produire et de se battre avec courage. »
Le président a également annoncé la tenue, vendredi à Londres, d’une « coalition des volontaires », rassemblant plusieurs alliés de l’Ukraine, « pour partie en présentiel, pour partie virtuellement », en présence de Volodymyr Zelensky. L’objectif : coordonner l’aide militaire, énergétique et numérique à Kiev, dans un contexte où les livraisons d’armes et le financement européen demeurent au cœur des débats.
Cette déclaration intervient alors que Donald Trump, multiplie les signaux d’ouverture à l’égard de la Russie, promettant de « ramener la paix en Europe ». À Paris comme à Berlin, cette perspective inquiète : l’idée d’une paix imposée sans la participation de l’Europe.
Face à ces tensions, Emmanuel Macron a tenu à rappeler la ligne de principe française et européenne :
« La seule paix qui puisse exister est une paix robuste, durable, conforme au droit international et garante d’une stabilité réelle. Nulle autre n’existe. »
Le président a profité de cette tribune méditerranéenne pour réaffirmer la cohésion des pays du Sud de l’Union, unis sur le double front de la sécurité européenne et des crises migratoires.
Mais au-delà du message collectif, cette déclaration à Portoroz sonne comme une mise en garde : si le dialogue entre puissances est souhaitable, il ne saurait redessiner l’avenir de l’Europe sans l’Europe elle-même.