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Sebastien Lecronu. Image : Capture d'écran.

Sébastien Lecornu promet de simplifier la vie des maires mais évite soigneusement la question des économies

À quatre mois des élections municipales, le Premier ministre Sébastien Lecornu a clôturé le cent septième congrès des maires de France, jeudi 20 novembre à Paris. Face à des élus inquiets pour leurs finances, il a cherché à rassurer sans pour autant apporter de réponses fortes sur les ponctions budgétaires qui crispent les communes depuis plusieurs semaines.

Depuis le début du congrès, la question financière a dominé les discussions. Les maires, notamment ceux des petites communes, dénoncent un étranglement budgétaire croissant et des charges toujours plus lourdes. Beaucoup espéraient que le Premier ministre annonce un allègement des efforts demandés aux collectivités. Pourtant, cette partie du dossier a été largement esquivée. David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, résume le sentiment général en parlant d’un angle mort du discours. Sébastien Lecornu a bien admis entendre la détresse des élus et dit vouloir trouver un chemin de compromis, tout en rappelant la précarité de la situation politique qui limite sa marge de manœuvre.

Quelques heures plus tôt, Gérard Larcher, président du Sénat, avait annoncé une réduction de l’effort demandé aux collectivités dans le projet de loi de finances pour 2026, qui passerait à deux milliards d’euros selon la commission des finances. Même avec cet ajustement, les élus restent largement insatisfaits. Beaucoup estiment que la ponction réelle s’approche plutôt de sept milliards que des quatre virgule six milliards avancés par le gouvernement. Les élus rencontrés dans les allées du congrès, souvent issus de petites communes rurales, témoignent du même découragement. Certains racontent qu’ils en arrivent à arracher eux-mêmes les mauvaises herbes pour compenser le manque de moyens. D’autres disent n’attendre presque rien d’un Premier ministre qui n’a pas les manettes tant que le Parlement n’a pas adopté de budget.

Sébastien Lecornu a toutefois tenté d’apporter quelques gestes aux maires. Il a évoqué l’idée d’une prime régalienne de cinq cents euros destinée à sécuriser les décisions des élus, quels que soient la taille de leur commune ou leur niveau d’indemnité. Cette mesure a laissé une partie de la salle dubitative. Pour certains, c’est un signe que le gouvernement a compris les difficultés du terrain. Pour d’autres, c’est une annonce surtout symbolique. Plusieurs élus estiment qu’il s’agit d’une mesure cosmétique loin des enjeux réels.

Sébastien Lecornu a toutefois tenté d’apporter quelques gestes aux maires. Il a évoqué l’idée d’une prime régalienne de cinq cents euros destinée à sécuriser les décisions des élus, quels que soient la taille de leur commune ou leur niveau d’indemnité. Cette mesure a laissé une partie de la salle dubitative.

L’autre axe fort du discours concerne la simplification administrative. Le Premier ministre a promis de réduire le poids des normes, un sujet récurrent pour les élus locaux. Trente mesures seront adoptées par décret d’ici Noël, suivies de soixante-dix autres au premier trimestre 2026. Parmi elles, des dispositions comme la possibilité de tenir plus facilement les réunions en visioconférence ou la suppression de l’obligation annuelle de vidange des piscines municipales. Des mesures que Sébastien Lecornu dit vouloir voir entrer en vigueur dès le début du prochain mandat pour alléger le quotidien des élus.

Le Premier ministre a également évoqué une nouvelle vague du programme Action cœur de ville afin de soutenir la revitalisation des centres urbains. Il souhaite aussi accélérer certains textes législatifs, notamment celui qui doit renforcer les pouvoirs des policiers municipaux et des gardes champêtres. Il espère une adoption avant les municipales, tandis qu’une réforme visant à simplifier l’urbanisme local pourrait aboutir d’ici décembre.

Si le premier ministre a abordé la question de la taxe foncière, il est resté vague sur le sujet.

Pour les élus présents, ces annonces vont dans le bon sens mais ne répondent pas à l’essentiel. L’inquiétude sur le financement des collectivités demeure entière et le gouvernement renvoie désormais la balle au Parlement. Beaucoup quittent le congrès avec l’impression d’avoir été écoutés mais pas vraiment entendus.

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