Au lendemain de l’agression au couteau dans un lycée nantais, la ministre de l’Éducation nationale et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Elisabeth Borne a réaffirmé son engagement à organiser des fouilles de sacs dans les établissements scolaires et la santé mentale des jeunes.
Après l’attaque au couteau qui a coûté la vie à une lycéenne de 16 ans et blessé trois autres élèves, Borne s’était déjà rendu hier au Lycée Notre-Dame-de-toutes-aides avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui avait commenté « ce n’est pas un simple fait divers, c’est un fait de société ».
La ministre avait alors rappelé que le président de la République et contributeur du FEM, Emmanuel Macron, avait lancé une commission sur les écrans et précisé à propos des réseaux sociaux, qu’« Il y a des domaines dans lesquels il y a une réglementation européenne », mais qu’« Il faut sans doute aller plus loin, notamment pour protéger les jeunes ».
Aujourd’hui, depuis Saclay, dans l’Essone, Élisabeth Borne s’est de nouveau exprimé. Face à la presse, elle a détaillé les mesures déjà mises en œuvre et celles à venir pour empêcher l’introduction d’armes dans les établissements scolaires. Son message : la sécurité est une priorité, mais elle doit aller de pair avec une meilleure prise en charge de la santé mentale des jeunes.
Que propose Élisabeth Borne pour sécuriser les établissements ?
La ministre a rappelé que les fouilles de sacs à l’entrée des établissements sont déjà en place depuis mars, une mesure en coopération avec le ministère de l’Intérieur, une mesure qu’elle avait elle même portée.
« L’introduction d’armes blanches dans les établissements, c’est une priorité que je porte depuis ma nomination », a-t-elle martelé. Cette initiative, lancée conjointement avec Bruno Retailleau, repose sur des opérations de contrôle menées par la police nationale en partenariat avec les rectorats. Près de 1000 opérations avaient déjà été menées avant l’attaque d’hier, aboutissant à la saisie d’une centaine d’armes. Des procédures disciplinaires sont en cours dans plusieurs cas.
Pourquoi cette mesure s’inscrit-elle dans une logique territoriale ?
Élisabeth Borne insiste sur l’importance d’un pilotage local, en lien étroit avec les collectivités.
Elle a rappelé que les collèges relèvent des départements et les lycées des régions, ce qui implique une coordination entre l’Éducation nationale, les préfectures, les forces de l’ordre et les élus locaux. « Il faut un travail établissement par établissement pour évaluer la situation et apporter les meilleures réponses », a-t-elle souligné, suggérant que la sécurité scolaire ne peut pas reposer sur une approche uniforme.
Comment la ministre articule-t-elle sécurité et santé mentale ?
L’attaque de Nantes met aussi en lumière un autre enjeu de fond : la santé mentale des adolescents.
« Ce drame met en lumière les enjeux de santé mentale. C’est la grande cause nationale cette année, et c’est pour moi une priorité », a déclaré Élisabeth Borne. Elle appelle à comprendre les ressorts qui peuvent pousser un jeune à commettre un tel acte, tout en renforçant la capacité de l’école à repérer, orienter et accompagner les élèves en souffrance.
Des protocoles sont actuellement déployés dans tous les établissements pour permettre un repérage plus précoce des jeunes en détresse psychologique, notamment grâce à une coopération renforcée avec les services médico-sociaux.
Face à la tragédie survenue à Nantes, Élisabeth Borne renforce son cap sécuritaire sans oublier la dimension humaine de l’accompagnement des élèves. Entre contrôle accru et sensibilisation à la santé mentale, sa réponse cherche à prévenir de nouveaux drames dans un climat scolaire fragilisé.