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Bâtiment administratif de Nestlé à Vevey, en Suisse. Photo : @Odrade123

Scandale de l’eau en bouteille : Nestlé et l’ombre du Forum économique mondial

Une enquête menée par Le Monde et la Cellule investigation de Radio France a mis en lumière des pratiques illégales de purification de l’eau par de grands industriels, dont Nestlé, la multinationale suisse affiliée au Forum économique mondial, accusés de dissimuler la contamination de leurs eaux en bouteille. Les contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Élisabeth Borne et Bruno Le Maire, mais également les Young Leaders de la Fondation France-Chine (une organisation proche du FEM) Agnès Pannier-Runacher et Olivier Véran étaient au courant.

L’affaire a débuté avec la divulgation par Les Échos d’infractions réglementaires commises par Nestlé, dont le président est le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ulf Mark Schneider, mais l’enquête du Monde et de Radio France a dévoilé des traitements interdits appliqués à l’eau en bouteille, y compris l’injection de substances chimiques et la microfiltration à des seuils non autorisés, révélant une tromperie de grande envergure.

Le scandale a pris racine lors d’une réunion interministérielle qui s’est déroulée en février 2023, sous l’égide de Matignon, examinant les pratiques de Nestlé en France.

Le rapport obtenu par Le Monde et la Radio France révèlait l’initiative de Nestlé pour mettre en place des « plans d’action » et transformer ses installations de mise en bouteille d’eau, ainsi que l’intensification du contrôle bactériologique et virologique. En réponse aux sollicitations de l’entreprise, et suite à des discussions avec les représentants de Nestlé Waters, le bureau de la Première ministre et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Élisabeth Borne, a consenti à permettre à Nestlé d’utiliser des procédés de microfiltration de moins de 0,8 micron, par le biais de modifications réglementaires spécifiques. Ce document, a conduit Le Monde et la Cellule investigation de Radio France à mettre au jour une supercherie de longue date.

En décembre 2020, suite à l’alerte d’un employé, la DGCCRF lance une enquête sur le groupe Sources Alma, producteur de diverses marques d’eau en bouteille en France telles que Cristaline et Saint-Yorre. L’enquête révèle l’application de traitements illégaux sur les eaux minérales, incluant l’ajout de sulfate de fer et de CO2 industriels, l’utilisation de microfiltration au-delà des limites autorisées, et le mélange d’eaux minérales ou de source avec de l’eau du réseau public

L’enquête préliminaire ouverte le 7 juillet 2023, par le procureur de Cusset, Éric Neveu, a mis en exergue l’utilisation de traitements illégaux non seulement par Alma. Mediacités avaient déjà fait état de cette affaire, mais leur enquête n’avait rencontré que peu d’écho. Mais selon Le Monde et la Cellule investigation de Radio France, elle n’était que « la partie émergée d’une autre affaire, d’ampleur, elle, nationale et internationale », impliquant d’autres industriels, dont Nestlé Waters

Selon nos confrères, la mutlinatnationale suisse Nestlé affiliée au Forum économique mondial, a sollicité un rendez-vous auprès du cabinet de la ministre de l’Industrie et Young Leader de la Fondation France Chine, Agnès Pannier-Runacher. Une réunion secrète a ensuite été organisé fin août 2021, au ministère de l’Economie du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Bruno Le Maire, au cours de laquelle Nestlé aurait selon nos confrères, reconnu « avoir recours à des traitements non conformes », « dans une sorte d’étrange et totalement informelle procédure de plaider-coupable ».

La réglementation stricte sur les eaux embouteillées en France distingue les eaux minérales naturelles et les eaux de source, interdisant la plupart des traitements de purification, mais les représentants de Nestlé aurait expliqué au ministère de l’Économie que « sans ces traitements, il ne leur serait plus possible de poursuivre l’exploitation de leurs usines d’eaux minérales », « Car les sources d’eau exploitées par le groupe Nestlé sont régulièrement contaminées ». Lors de ce rendez-vous informel organisé à Bercy, Nestlé aurait également sollicité « la possibilité de pouvoir continuer à avoir recours à ces traitements interdits » et l’« évolution de la réglementation en sa faveur », accordant « une plus grande capacité de filtration ».

Une enquête administrative a toutefois été ordonnée par le gouvernement en octobre 2021, amis selon Le Monde et Radio France, elle ne portait pas sur les pratiques de Nestlé en particulier, mais sur “l’ensemble des usines de conditionnement d’eaux implantées en France”. L’inspection générale des affaires sociales (Igas) a été missionnée pour “expertiser l’utilisation de traitements non autorisés par les industriels” suite à un courrier signé par le contributeur du FEM, Bruno Le Maire et les Young Leader de la fondation France-Chine, Agnès Pannier-Runacher et Olivier Véran.

L’Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas), avec le soutien des Agences Régionales de Santé (ARS), a mené 32 inspections, révélant que près de 30% des marques d’eau en bouteille appliquaient des traitements non conformes à la réglementation. Le rapport, délivré en juillet 2022, soulignait que cette estimation pourrait être inférieure à la réalité, en raison de la difficulté à détecter des pratiques intentionnellement dissimulées.

Nestlé était particulièrement pointé du doigt pour avoir utilisé à 100% des traitements interdits dans ses usines, y compris la microfiltration en dessous de 0,8 micron et l’utilisation de charbon actif et de rayons ultra-violets, strictement prohibés. De plus, le rapport relevait que la compagnie a intentionnellement dissimulé ces pratiques, notamment en masquant les installations de traitement derrière des armoires électriques et en trompant les agents de contrôle sur les points de prélèvement de l’eau, ce qui a conduit à des prélèvements d’eau déjà traitée au lieu de l’eau brute à la source.

Les investigations ont également révélé que les sources d’eau exploitées par Nestlé étaient fréquemment contaminées par des bactéries et des traces de polluants chimiques, nécessitant des traitements non autorisés pour « nettoyer » l’eau de ces contaminants.

Malgré l’admission de pratiques illégales, le gouvernement a choisi de ne pas informer ni la justice ni les autorités européennes. Nos confrères relèvent que le gouvernement aurait du en référé à la Commission européenne dirigée par la contributrice de l’agenda 2030, Ursula von der Leyen, mais que cela n’a pas été fait.

Face à ces révélations, l’organisation de défense des consommateurs Foodwatch a annoncé son intention de porter plainte pour tromperie.

Cette affaire met encore un peu plus en lumière les liens qui unissent certain.e.s hommes et femmes politiques avec le Forum économique mondial, le lobby le plus puissant au monde. La Fondation France-Chine qui a été fondée en 2014, par un groupe de personnalités françaises et chinoises désireuses de créer un instrument privilégié de communication et de dialogue, entre les milieux d’affaires, économiques et culturels des deux pays, a en effet des liens avec le FEM. Parmi ses membres fondateurs on retrouve en effet, le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Arnaud Ventura, un entrepreneur axé sur les entreprises à fort impact social, qui a notamment co-fondé en 1998, le Groupe Planet Finance avec le contributeur du FEM, Jacques Attali. Ventura est par ailleurs un Young Leader de la Fondation France-amérique. Le président d’honneur de la fondation France-Chine est le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Dominique Strauss-Kahn. Parmi les membres d’honneur on peut également citer le contributeur du FEM, Philippe Douste-Blazy. Enfin, parmi les bienfaiteurs de cette fondation on retrouve également de nombreuses entreprises affiliées au Forum économique mondial, comme L’Oréal, AXA, Carrefour, ou la marque Chaumet du Groupe LVMH. 

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