You are currently viewing Rafale en Inde : François Hollande rattrapé par l’affaire Julie Gayet et Anil Ambani
François Hollande. Photo : DR

Rafale en Inde : François Hollande rattrapé par l’affaire Julie Gayet et Anil Ambani

L’affaire du contrat Rafale en Inde refait surface et menace directement l’ancien président François Hollande. Selon Mediapart, l’enquête judiciaire ouverte en 2021 sur le financement du film Tout là-haut, coproduit par Julie Gayet, met en lumière les liens entre la productrice et Anil Ambani, patron du groupe Reliance et partenaire de Dassault dans la vente des avions de combat.

Julie Gayet est soupçonnée de trafic d’influence passif, corruption passive et blanchiment après avoir obtenu 1,65 million d’euros du groupe Reliance pour financer son film. Au même moment, Reliance participait comme partenaire indien au gigantesque contrat Rafale négocié entre la France et l’Inde sous la présidence de François Hollande. La productrice a rencontré Anil Ambani en avril 2016 à l’hôtel Bristol avant d’organiser, en juin, un dîner à l’Élysée en présence de son compagnon président.

Un agenda révélateur

Le mot « Reliance » apparaît dans l’agenda de Julie Gayet dès novembre 2015, deux ans avant la sortie du film. En février 2017, François Hollande reçoit de nouveau Anil Ambani à l’Élysée, officiellement. Le financement, lui, sera versé en mars 2018, trois mois après la sortie du film. Interrogée par la police anticorruption, Julie Gayet a affirmé que François Hollande n’avait pas reconnu l’homme d’affaires lors du dîner privé.

Hollande bientôt entendu ?

Bien que protégé par l’immunité présidentielle, François Hollande pourrait être convoqué comme témoin, à l’image de Nicolas Sarkozy lors de l’affaire des sondages de l’Élysée. L’ancien chef de l’État, redevenu député en 2024, se contente pour l’instant de répéter qu’il a « tout dit » sur ce sujet.

Des soupçons persistants

Selon l’enquête, Anil Ambani, proche du Premier ministre indien Narendra Modi, a cultivé ses réseaux français au plus haut niveau. Julie Gayet assure n’avoir « pas fait le lien » entre ce financement et la vente des Rafale. Mais les échanges relevés entre la productrice et l’homme d’affaires jusqu’en 2023, ainsi que ses tentatives pour faire rédiger des communiqués la dédouanant, entretiennent les soupçons.

Une défense qui s’effrite

Pour sa défense, Julie Gayet minimise son rôle dans le film, malgré les témoignages attestant qu’elle portait ce projet depuis 2011 avec Kev Adams. Le réalisateur Serge Hazanavicius et l’actrice Élise Soussan ont confirmé que Reliance avait servi de financeur via Visvires Capital, dans un montage complexe. Les enquêteurs s’interrogent désormais sur un possible trafic d’influence impliquant directement François Hollande.

Laisser un commentaire