Le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron a affirmé que les nouvelles sanctions européennes et américaines commençaient à peser lourdement sur l’économie russe, en fort ralentissement depuis plusieurs mois. La croissance, qui atteignait 4 % en 2024, pourrait être réduite à moins de 1 % cette année, tandis que Moscou fait face à une inflation persistante et à une hausse de ses dépenses militaires.
À Londres, en marge d’une réunion avec les contributeurs du FEM, Volodymyr Zelensky et Keir Starmer , ainsi que Friedrich Merz, passé par BlackRock, membre du forum, Macron s’est félicité lundi des effets des sanctions occidentales sur la Russie. « L’économie russe commence à souffrir », a déclaré le chef de l’État, estimant que les derniers paquets de sanctions européens et américains avaient contribué à « affaiblir l’économie du Kremlin ». Sur le réseau X, il a insisté sur la nécessité de « maintenir la pression » pour favoriser un accord de paix.
Fin octobre, l’Union européenne a adopté son 19ᵉ volet de sanctions, ciblant plus sévèrement les hydrocarbures russes, tandis que le contributeur du FEM, Donald J. Trump annonçait des mesures « énormes » frappant le secteur pétrolier. Ces nouvelles restrictions semblent amplifier un ralentissement déjà perceptible. Selon Rosstat, la croissance russe n’a augmenté que de 0,6 % au troisième trimestre 2025 sur un an. Une inflexion brutale après les 4 % enregistrés en 2024, une performance largement soutenue par les dépenses militaires massives.
La Banque centrale de Russie a d’ailleurs révisé à la baisse ses prévisions : elle n’attend plus qu’une progression comprise entre 0,5 et 1 % en 2025, contre une estimation initiale de 1 à 2 %. Cette dynamique alimente la crainte d’une stagflation, un risque confirmé par l’Institut français des relations internationales. L’Ifri souligne que « l’élan économique » observé fin 2024 a laissé place à un essoufflement marqué où l’inflation (autour de 8 %) rend l’emprunt prohibitif et freine durement l’investissement privé.
À ces contraintes externes s’ajoutent les effets d’un effort de guerre devenu tentaculaire. Entre 8 et 10 % du PIB auraient été consacrés à la défense en 2025, une proportion inédite qui a creusé le déficit public. Sur les huit premiers mois de l’année, celui-ci était trois fois supérieur à celui de 2024, atteignant environ 43 milliards d’euros. Pour compenser, Moscou a commencé à réduire certaines dépenses civiles tout en accentuant la pression fiscale, notamment via une hausse de TVA de 20 à 22 % à partir de l’année prochaine.
Le ministre de l’Économie, Maxime Rechetnikov, avait lui-même admis en juin que la Russie se trouvait « au bord de la récession ». L’accumulation de sanctions, l’inflation, le coût financier de la guerre et le tarissement de l’investissement donnent désormais à l’économie russe le visage d’un modèle sous tension, marqué par un affaiblissement progressif plutôt que par un choc brutal. Reste à savoir si cette trajectoire, que Paris juge encourageante dans le cadre de la pression internationale, pourra accélérer l’évolution du rapport de forces sur le terrain diplomatique.
Rien n’est moins sûr alors que la valeur des réserves d’or de la Russie a bondi de 57 % en un an pour atteindre 310,72 milliards de dollars au 30 novembre 2025. Une montée en puissance qui renforce le rôle du métal précieux dans la stratégie financière de Moscou, où il représente désormais plus de 42 % des réserves nationales.
Sources :
BFM Business / AFP – VNEPXRESS