La Banque centrale russe annonce un record absolu : la valeur des réserves d’or du pays a bondi de 57 % en un an pour atteindre 310,72 milliards de dollars au 30 novembre 2025. Une montée en puissance qui renforce le rôle du métal précieux dans la stratégie financière de Moscou, où il représente désormais plus de 42 % des réserves nationales.

La Russie vient de franchir un seuil inédit dans la composition de ses avoirs financiers internationaux. Selon les données publiées par la Banque centrale russe, les réserves d’or du pays atteignent désormais 310,72 milliards de dollars, un niveau jamais observé auparavant. Cette hausse spectaculaire, équivalente à une progression de 57 % en un an, s’inscrit dans une dynamique continue puisque novembre marque le quatrième mois consécutif d’augmentation.

Ce renforcement notable place l’or au cœur de la stratégie économique russe en période de tensions géopolitiques persistantes et de sanctions occidentales. Le métal précieux représente désormais plus de 42 % des réserves internationales du pays, soit la proportion la plus élevée depuis trois décennies. Dans le même temps, les réserves totales — cumulant or et devises étrangères — ont progressé de 19 % pour atteindre 734,59 milliards de dollars.

Sur la scène mondiale, la Russie consolide sa position parmi les plus importants détenteurs d’or. Le World Gold Council la classe désormais au cinquième rang planétaire avec 2 329 tonnes de métal jaune, derrière les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie et la France. La Chine suit de près avec 2 303 tonnes, mais la valeur de son or ne représente qu’une fraction de ses gigantesques réserves, soit 7,68 %. Les États-Unis conservent un leadership écrasant, leurs plus de 8 133 tonnes représentant près de 80 % de leurs réserves nationales.

La montée en puissance de l’or dans la politique russe ne relève pas d’un simple ajustement technique. Elle traduit une volonté stratégique de réduire la dépendance au dollar et d’accroître les actifs jugés solides face aux instabilités des marchés et aux sanctions internationales. Les lingots, notamment raffinés dans des installations comme celle de Novossibirsk — l’un des centres névralgiques de la production aurifère russe — symbolisent une partie essentielle de cette réorientation.

Cette stratégie d’accumulation accélérée vient conforter Moscou dans sa quête d’autonomie financière. Reste à savoir si cette dynamique pourra se maintenir dans un contexte où les marchés de l’or demeurent sensibles aux fluctuations mondiales et aux tensions géopolitiques. Pour l’heure, la Russie se présente plus que jamais comme un acteur central du marché aurifère international.

VNExpress / Reuters – « Russia’s gold reserves hit historic peak » – lien