La Cour européenne des droits de l’homme a estimé ce mercredi 9 juillet que la Russie était coupable de la destruction du vol MH17 en 2014 et de violations généralisées des droits humains en Ukraine.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu mercredi un arrêt historique dans l’affaire qui opposait l’Ukraine et les Pays-Bas à la Russie, la déclarant responsable d’une série de violations « flagrantes et généralisées » des droits humains dans l’est de l’Ukraine depuis 2014, ainsi que de la destruction du vol MH17 de Malaysia Airlines. Cet appareil, qui survolait la région de Donetsk en juillet 2014, avait été abattu par un missile, causant la mort des 298 passagers et membres d’équipage, dont une majorité de ressortissants néerlandais.
Dans son communiqué, la CEDH souligne que « les très nombreux éléments de preuve font apparaître un schéma de pratiques liées entre elles consistant en des conduites manifestement illégales d’agents de l’État russe, ayant eu cours à grande échelle en Ukraine ». Ces violations incluent des exécutions sommaires de civils et militaires ukrainiens hors de combat, des actes de torture, l’usage du viol comme arme de guerre ainsi que des transferts et déplacements injustifiés de civils, en contravention avec la Convention européenne des droits de l’homme.
Concernant la destruction du vol MH17, la Cour estime que la Russie « n’a pris aucune mesure pour assurer une vérification précise de la cible du missile ni pour protéger la vie des personnes qui se trouvaient à bord ». Elle l’accuse également de n’avoir mené aucune enquête effective et d’avoir transmis à la communauté internationale des informations « inexactes ou fabriquées de toutes pièces » sur la tragédie.
Depuis 2014, Moscou a toujours nié toute implication dans le crash de l’avion, affirmant ne pas être présente militairement en Ukraine à l’époque des faits. Avant même l’annonce de ce verdict, le Kremlin, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, avait déclaré qu’il ne respecterait aucune décision rendue par la CEDH, considérant ses arrêts comme « nuls et non avenus ».
Source : Reuters