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Pays-Bas : le parti pro-européen D66 de Rob Jetten, grande surprise des élections législatives

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Contre toute attente, la formation centriste et progressiste D66 arrive en tête du scrutin législatif néerlandais, talonnant l’extrême droite de Geert Wilders. Son dirigeant, Rob Jetten, est désormais pressenti pour former le prochain gouvernement, dans un Parlement plus fragmenté que jamais.

Les élections législatives du 29 octobre ont bouleversé le paysage politique néerlandais : le parti progressiste et pro-européen D66, dirigé par Rob Jetten, a réalisé une percée spectaculaire, doublant presque son nombre de sièges pour atteindre 26 députés, à égalité avec le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders.

Pour le tribun d’extrême droite, qui avait provoqué la chute du précédent gouvernement en juin, le résultat a un goût amer : son parti perd 11 sièges par rapport à 2023. “Nous aurions espéré un meilleur score, mais nous restons debout”, a-t-il commenté sur X avant de reconnaître sa défaite.

En revanche, Rob Jetten, 38 ans, ancien ministre du climat et de l’énergie, incarne le renouveau d’un centre pro-européen dynamique. En prônant un discours modéré sur l’immigrationécologique et pro-Union européenne, il a su séduire à la fois les électeurs déçus de la droite libérale et ceux de la gauche verte et socialiste.

“La politique peut encore accomplir de grandes choses”, a-t-il lancé devant ses partisans à Leiden, en endossant le rôle de futur premier ministre.

Une coalition à bâtir dans un Parlement éclaté

Avec seulement 26 sièges sur 150, Jetten devra bâtir une coalition solide pour gouverner. Il compte s’allier à l’Appel chrétien-démocrate (CDA), en nette progression (18 sièges, +13), et au Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), la formation libérale orpheline de Mark Rutte, qui en conserve 22.

Une telle coalition — D66, CDA et VVD — ne serait toutefois pas suffisante pour atteindre la majorité absolue de 76 sièges. Jetten devra donc trouver un quatrième partenaire, peut-être JA21, un petit parti populiste conservateur (9 sièges), mais dont les positions anti-européennes et anti-climat risquent d’entrer en conflit avec celles de D66.

L’autre scénario envisagé serait un rassemblement au centre gauche, avec les sociaux-démocrates et les écologistes, malgré leur recul (20 sièges, –5). Leur chef Frans Timmermans, ancien commissaire européen, a d’ailleurs annoncé son départ, reconnaissant sa défaite.

“Je n’ai pas réussi à convaincre suffisamment de Néerlandais. J’en assume l’entière responsabilité”, a-t-il déclaré.

Une droite radicale affaiblie mais toujours influente

Si Geert Wilders recule, la droite radicale reste très présente : le PVV, le Forum pour la démocratie et JA21cumulent 42 sièges. Cette implantation durable reflète la polarisation croissante de la société néerlandaise autour des questions d’immigration, de logement et d’environnement.

Le parti centriste Nouveau Contrat social (NSC), qui espérait incarner une “bonne gouvernance”, est en revanche balayé : il perd tous ses sièges après s’être compromis dans la coalition sortante avec l’extrême droite.

L’Europe respire

À Bruxelles, le résultat a été accueilli avec soulagement. Les Pays-Bas, cinquième économie de l’Union européenne, jouent un rôle stratégique dans les technologies de pointe, la défense et le soutien à l’Ukraine. L’échec relatif de Geert Wilders et la percée de Rob Jetten sont perçus comme un signe de stabilité démocratique et un frein au repli nationaliste.

Mais la tâche du futur premier ministre s’annonce ardue : il devra composer avec un Parlement morcelé, des tensions sociales fortes, et un pays en proie à des crises multiples — logement, santé, pollution à l’azote et accueil des réfugiés.

“Nous avons besoin d’un gouvernement qui regarde vers l’avenir, pas vers le passé”, a insisté Jetten, en promettant de “rassembler les forces positives du pays”.

Source :
Le Monde – Jean-Pierre Stroobants, Aux Pays-Bas, le parti progressiste et pro-européen D66, surprise des élections législatives (30 octobre 2025) – lemonde.fr

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